Autrice de ce dossier : Rafaëlle Jolivet Pignon
Feydeau peut-il s’étudier ? Le roi du quiproquo fut longtemps victime de malentendus, figé par des codes de représentation empesés, méprisé par la critique universitaire et journalistique, jugé daté, lié à un décorum 1900 poussiéreux.
En 1894, les directeurs du Palais-Royal lui commandent un nouveau succès : ce sera Un fil à la patte, sommet de la « Folie Feydeau ». Bois-d’Enghien ne peut avouer à sa maîtresse Lucette, chanteuse de café-concert, qu’il épouse la jeune héritière Viviane Duverger. Feydeau traite ce sujet idéal pour un vaudeville, mais peu original, par un emballement dramatique inédit, et une vision tout à fait pessimiste du couple et du mariage bourgeois.
Avec Un fil à la patte, Feydeau s’inscrit dans la tradition du vaudeville, genre ancien, hybride et réputé mineur. Il amplifie les procédés traditionnels d’un théâtre en bout de course pour les mettre à l’épreuve et en faire un chef-d’œuvre de loufoquerie.
En scène
Mise en scène de Jérôme Deschamps (2010)
Mise en scène de Jacques Charon (1961)
Scènes comparées
Acte I, scènes 4 et 5 - Acte II, scènes 17 et 18 - Acte III, scènes 4 et 5