Autrice de ce dossier : Marie-Laure Basuyaux
« Voici une comédie dont on a fait beaucoup de bruit, qui a été longtemps persécutée, et les gens qu’elle joue ont bien fait voir qu’ils étaient plus puissants en France que tous ceux que j’ai joués jusqu’ici » : lorsqu’il compose la préface de Tartuffe, Molière ne manque pas de rappeler l’histoire houleuse de sa création. Et pour cause : entre la présentation de la version primitive de la pièce le 12 mai 1664, sous le titre Le Tartuffe ou l’Hypocrite, et la version que nous connaissons aujourd’hui sous le titre Le Tartuffe ou l’Imposteur, créée triomphalement le 5 février 1669, il n’aura pas fallu moins de cinq ans pour obtenir l’autorisation royale de jouer la pièce.
Parce qu’elle dénonce la prise de pouvoir d’un hypocrite sur toute une famille et qu’elle fait, à travers le couple Tartuffe-Orgon, la satire des faux dévots et des excès de la bigoterie, la pièce a été l’objet d’une querelle dont les vraies raisons étaient de politique religieuse. Molière, familier des querelles, la transformera en débat sur la moralité du théâtre, pour en sortir vainqueur, en affirmant que « l’emploi de la comédie est de corriger les vices des hommes » (Préface de Tartuffe).
En scène :
Mise en scène de Stéphane Braunschweig (2008)
Mise en scène de Jacques Lassalle (1984)