Autrice de ce dossier : Marie-Laure Basuyaux
« Que voulez-vous donc faire, Monsieur, de quatre médecins ? N’est-ce pas assez d’un pour tuer une personne ? » (II, 1) : Sganarelle, père d’une fille unique dont il refuse d’entendre le désir de mariage, entend la guérir de son mal en faisant appel à quatre médecins.
Première véritable satire des pratiques médicales dans l’œuvre de Molière, L’Amour médecin met ainsi en scène de vrais médecins, incapables de distinguer une authentique malade d’une jeune fille qui simule la maladie, puis un faux médecin, Clitandre, qui utilise ce travestissement pour tromper ce père jaloux et emporter sa fille. Dans cette pièce où chacun joue un rôle et où la servante, comme toujours, mène le jeu, on peut se demander qui, de la fille, du père ou des médecins eux-mêmes, est le véritable malade…
« On sait bien que les comédies ne sont faites que pour être jouées ; et je ne conseille de lire celle-ci qu’aux personnes qui ont des yeux pour découvrir dans la lecture tout le jeu du théâtre » : si les lecteurs de L’Amour médecin sont invités par Molière, dans cet avertissement « Au lecteur », à imaginer « tout le jeu du théâtre », ils devront aussi se représenter toute la grâce de la musique, du chant et de la danse qui accompagnent cette petite comédie-ballet, qui connut un grand succès lors de sa création.
En scène :
Mise en scène de Jean-Marie Villégier et Jonathan Duverger (2005)