Pour sa première mise en scène d’une pièce de Brecht – créée en 2002, reprise douze ans plus tard, en octobre 2014 –, Jean-François Sivadier a choisi une équipe réduite pour prendre en charge la trentaine de personnages qui défilent au cours de cette « vie de Galilée ». Si l’on se réfère aux écrits théoriques de Brecht, cette mise en scène est certainement la plus « brechtienne » dans ses choix : la scène affiche ici de façon ostentatoire sa matérialité, le changement à vue des décors et le jeu des comédiens empêchent toute identification du spectateur au personnage, le côté burlesque à la Karl Valentin, la sollicitation du public… Tout cela contribue à la distanciation. S’il fallait « convaincre le public qu’il se trouve au théâtre », comme le recommande Brecht, cette mise en scène y parvient, brisant le quatrième mur et révélant les artifices. Car derrière la figure de Galilée, se cache aussi celle de Brecht.