Antoine Vitez a mis en scène La Vie de Galilée en mars 1990, un an après la chute du Mur de Berlin, quelques mois après le décès du physicien nucléaire soviétique Andreï Sakharov, et deux ans avant la réhabilitation de Galilée par le pape Jean-Paul II. Tout comme Brecht interrogeait la science après Hiroshima, c’est pour lui sa manière d’interroger le communisme. Pour le metteur en scène, la science exacte, ici, est la métaphore d’une autre science, qui est celle de la société. Comme Brecht exprimait une forme d’identification à Galilée, pour Vitez, l’astronomie nouvelle, c’est le communisme. « Nous devons nous considérer comme les enfants d’une ère scientifique. Notre vie en commun d’hommes [et cela veut dire : notre vie, NdA] est déterminée dans une mesure toute nouvelle par les sciences », écrit Brecht dans son Petit Organon pour le théâtre. En interrogeant la pièce en 1990, Vitez, qui fut aussi communiste, questionne ici l’effondrement de cette idéologie et cela se traduit par un travail très fin sur le décor, les costumes, la bande-son, et aussi sur le jeu des comédiens.
Partenaire : La Scala (Paris)
