L’objectif de ce travail, outre de présenter une mise en scène mythique de la non moins mythique Cerisaie de Tchekhov, est de permettre aux élèves de rencontrer un des plus grands metteurs en scène du XXe siècle et du XXIe siècle naissant.
En effet, Peter Brook, après avoir lu ce que Tchekhov lui-même avait imaginé pour sa pièce, trouve dans La Cerisaie une nouvelle occasion de mettre en œuvre ce qu’il a appelé, dans ses textes théoriques, « l’espace vide », une scénographie totalement épurée – qui disparaît quasiment –, laissant aux seuls comédiens le soin de porter le spectacle et la parole de l’auteur.
La Cerisaie de Brook, à l’encontre de celles de la plupart de ses contemporains, dans les années 1970-1980, ne fait pas entendre une « musique triste et sentimentale » ; elle est traversée par « une immense joie de vivre, là où il n’y a ni vie ni joie (…) une explosion de vitalité qui ne va nulle part* », et les rires et les pleurs s’y côtoient.
* Propos recueillis par Marie-Hélène Estienne dans « Peter Brook, La Cerisaie, une immense vitalité », Théâtre en Europe, n° 2, avril 1984, p. 50-53.