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Note n° 86-389 du 12/12/1986 [extraits]
Note n° 87-359 du 06/11/1987 [extraits]
Circulaire n° 93-160 du 16/03/1993 [extraits]
Circulaire n° 98-004 du 09/01/1998 [extraits]
RLR 524-0 (cédérom 1999-3)
BO n° 23, 10 juin 1982
Les textes qui suivent et les propositions qu'ils présentent ont l'ambition d'offrir aux collèges des responsabilités nouvelles pour préparer la mise en œuvre des décisions que le ministre sera amené à prendre à l'issue des travaux de la commission Legrand. Leur succès dépendra en effet largement du climat que l'on aura su instaurer préalablement dans les établissements.
Ces textes se situent dans un cadre juridique qui est appelé à être modifié ultérieurement pour tenir compte des réflexions en cours sur l'avenir des établissements publics décentralisés d'enseignement ; ils ont pour objet :
1) De permettre dès la rentrée 1982 des initiatives et des innovations au sein des établissements dans le domaine de la vie scolaire sans préjuger des modifications plus générales concernant à la fois l'organisation des établissements et la didactique des disciplines qui pourraient résulter des travaux actuels ;
2) D'inciter, dans cet esprit, tous les partenaires à engager une action éducative. L'efficacité des moyens qui pourront être mis en œuvre dans ce domaine est, en effet, fonction d'une concertation préalable et de la capacité au niveau de chaque établissement de dégager des objectifs communs.
Le collège a une tâche éducative spécifique : donner aux élèves le sens du travail individuel ou de groupe, de la vie collective et associative, de la responsabilité et de l'engagement, qui conditionnent non seulement la réussite scolaire mais la formation de la personnalité de chacun.
Des possibilités d'action sont donc proposées aux personnels des collèges, quelles que soient leurs responsabilités, dans un but défini : développer un esprit de vie collective par une évolution des rapports et des comportements, par de nouvelles conditions de travail et par l'instauration d'un climat de communauté scolaire.
*
Au collège, l'épanouissement de chaque adolescent, c'est-à-dire la formation progressive de sa personnalité avec toutes ses composantes dans ce qu'elles ont de positif et de porteur d'avenir, doit être considéré comme la principale finalité de l'action éducative. Il faut donc rechercher et créer des conditions de vie scolaire qui permettent de répondre à cette finalité ; ceci exige de conduire simultanément, et de manière cohérente, une action pédagogique et une action éducative complémentaires.
Le collège où sont réunis à la sortie de l'école élémentaire tous les jeunes en scolarité obligatoire constitue une société complexe et diversifiée dans laquelle s'insèrent également les adultes, quelles que soient leurs fonctions. L'équilibre de cette société est difficile à réaliser. Il dépend largement des relations qui auront pu s'instaurer entre les jeunes et les adultes et qui doivent concilier les exigences du travail, de la communication et du dialogue.
Le rôle des adultes - et au collège tout adulte est éducateur - revêt alors une dimension nouvelle dans un climat de vie collective où l'on apprend à respecter le rôle et l'identité de chacun.
Dans une telle politique éducative, le chef d'établissement est impliqué avec toute sa responsabilité ; mais il ne peut agir efficacement qu'avec le concours de son équipe : le principal adjoint, le gestionnaire, le conseiller d'éducation, le directeur adjoint responsable de la SES, le documentaliste-bibliothécaire. Avec leurs responsabilités spécifiques, ils constituent une véritable équipe d'animation au sens de la communauté scolaire. Sans doute une telle équipe (à laquelle s'associe le personnel d'administration, d'orientation, de surveillance, de service et médico-social) n'existe-t-elle pas dans tous les collèges avec une telle composition ; mais tous ceux qui ont en charge la vie collective du collège, d'une manière ou d'une autre, doivent travailler en équipe dans le cadre d'une action éducative concertée ; les tâches administratives ne doivent pas être considérées comme une fin en elles-mêmes mais comme le support de cette action éducative.
Celle-ci, pour être efficace, relève d'une réflexion et d'une concertation conduites non seulement au sein de l'équipe elle-même, mais avec tous les partenaires de la vie éducative - enseignants, non enseignants, parents ; on aura le souci de préserver la continuité entre le milieu familial, le milieu local et le milieu scolaire par l'ouverture du collège sur l'environnement et la prise en compte de ce que peuvent apporter le monde du travail et le monde associatif.
Afin de promouvoir cette réflexion et cette concertation, il est proposé un ensemble d'actions destinées à donner sens à la vie scolaire du collège.
On ne peut ignorer les contingences propres à chaque établissement (personnels, architecture, implantation géographique et environnement, transports), mais la prise en compte de toutes les difficultés et insuffisances ne saurait exclure, en matière de vie scolaire et d'action éducative, l'innovation et la créativité.
Rappelons enfin que chaque élément de la personnalité de l'élève concourt à son accomplissement ; c'est pourquoi il est indispensable que l'action s'adresse à l'adolescent dans sa globalité, prenant en compte en particulier, dans le cadre de la vie scolaire, les besoins affectifs, le besoin d'action et le besoin d'autonomie, essentiels chez tous les jeunes.
L'analyse de ces besoins conduit à préconiser les axes d'action éducative suivants :
1. Insertion de l'élève de 6e dans la société du collège
L'accueil de l'élève entrant en sixième, sa mise en relation avec les adultes du collège et sa connaissance des lieux, des rythmes et des méthodes correspondent à une nécessité affective ; il faut faire en sorte que très vite l'élève de Sixième se sente à l'aise dans la société du collège à tous les points de vue.
Tout ce qui a été fait et tout ce qu'on a pu prévoir pour préparer cette intégration par une liaison efficace CM2-Sixième conserve sa valeur et est maintenu.
Mais il est proposé, à titre indicatif et parmi d'autres modalités d'accueil, pour la rentrée 1982, une procédure d'intégration de l'élève de sixième sous une forme qui, là où elle a été vécue, a donné d'excellents résultats :
La première journée de l'année scolaire est spécialement réservée aux élèves de sixième selon une organisation qui, étudiée et mise au point minutieusement en juin, donnera à cette journée de rentrée toute son efficacité avec la participation active des adultes concernés : membres de l'équipe d'animation (responsables de cette journée), professeurs des classes de sixième regroupés en équipes pédagogiques autour du professeur principal, personnel d'éducation, de documentation, d'administration, médical et social et de service, parents d'élèves : les élèves eux-mêmes seront représentés, par exemple, par des responsables des classes de sixième de l'année précédente.
La chronologie et l'organisation de cette journée devront être préparées avec soin, en liaison avec le conseil d'établissement. Il s'agit de permettre à chaque groupe ou équipe d'accueillir les enfants en tenant compte en particulier de l'appartenance d'un même professeur à plusieurs équipes, des problèmes de circulation et des réunions successives.
Chaque classe de sixième est reçue :
Elle visite, par exemple sous la conduite de ces derniers, les locaux de l'établissement où les accueillent les personnels concernés :
Il est souhaité que les agents chargés de l'entretien participent à cet accueil et expliquent leur travail aux élèves.
En fin de journée, l'objectif est atteint si l'élève de sixième ne se sent pas étranger, ni perdu, ni isolé dans son nouvel établissement ; le lendemain, l'élève de sixième n'est plus tout à fait un nouveau et commence à travailler dans les meilleures conditions.
Soulignons l'intérêt que présenterait la remise à chaque élève de sixième en fin de cette première journée d'un carnet d'accueil conçu en fonction de l'action éducative que nous venons de proposer de préférence à celle du règlement intérieur traditionnellement annexé au carnet de notes.
Au-delà de cette action, qui peut être déterminante pour la classe de sixième et la suite de la scolarité, l'accueil de l'élève représente une politique continue qui associe tous les adultes de la collectivité scolaire attentifs aux enfants en liaison avec les parents.
Point de départ de l'action éducative au collège, cette intégration de l'élève de Sixième trouve son prolongement naturel dans un apprentissage élaboré et concerté de la responsabilité tout au long de la scolarité.
2. Apprentissage de la responsabilité
Il s'agit de répondre au besoin d'action et de formation ; il est évident que, sur les quatre ans de scolarité au collège, nous serons conduits à distinguer deux phases ou deux aspects de cette action éducative nécessairement progressive en Sixième et Cinquième d'abord, puis en Quatrième et Troisième ensuite.
Une telle distinction, qui se justifie surtout par la commodité, n'est ni un impératif, ni l'expression d'une conception.
Il ne faut pas perdre de vue que l'apprentissage de la responsabilité est également vécu dans la classe à travers les méthodes pédagogiques utilisées par les enseignants et les actions du conseiller d'orientation.
a) En sixième et cinquième
En liaison avec les autres partenaires de l'action éducative, en particulier les enseignants, le conseiller d'éducation pourra être le maître d'œuvre de cette action, à laquelle il associera les surveillants d'externat.
L'objectif est d'apprendre aux élèves de sixième et cinquième, au-delà des acquis de l'école élémentaire, à assumer des responsabilités dans le cadre de la classe ou d'un groupe et de créer ainsi un état d'esprit qui devrait assez vite modifier le climat du collège.
L'enthousiasme des jeunes, leur volonté d'agir, leur désir d'être utiles peuvent être les moteurs d'une telle action dont l'aboutissement devrait être, en fin de Cinquième, l'aptitude de l'élève à se prendre en charge dans le cadre de la vie scolaire.
Une telle action éducative peut se situer en deux domaines privilégiés.
Les délégués-élèves correspondent à une institution qu'il faut faire vivre d'une manière très effective et qui constitue l'occasion première de l'apprentissage de la responsabilité.
Sous l'autorité du principal, en liaison, là encore, avec les enseignants et en particulier avec le professeur principal, le conseiller d'éducation - ou celui qui en fait fonction - doit élaborer et mettre en place une méthode de formation des délégués.
Ceux-ci devraient être réunis régulièrement, si possible mensuellement ; apprendre aux délégués à participer à un débat, à conduire une réunion, à la préparer avec leurs camarades, puis à rendre compte, apporter au conseil de classe une participation effective et positive, tels peuvent être les points essentiels de cette formation.
On peut concevoir un réseau ou un ensemble de responsabilités assumées, à tour de rôle, par les élèves de Sixième et Cinquième qui regrouperait, par exemple, pour chaque classe :
Toutes ces responsabilités peuvent être définies, mises en place et confiées à des élèves.
D'autres activités, telles que l'aménagement des locaux (dans le cadre des PAE), l'organisation de sorties, voyages et visites, la liaison avec les centres culturels, peuvent également être l'occasion, pour les élèves de sixième et cinquième, de se voir confier des missions et des responsabilités.
Trop souvent on sous-estime l'aptitude des jeunes à prendre de telles responsabilités, même en début de scolarité au collège.
Certes, on n'oubliera pas la nécessité absolue de la présence d'un adulte attentif et intervenant par ses conseils ; on devrait aboutir au fait suivant : en fin de Cinquième, tout élève a été responsable au moins deux fois pendant une année scolaire et se trouve ainsi mieux à même de se prendre en charge.
b) En quatrième et troisième
L'action conduite en sixième et cinquième se poursuivra en quatrième et troisième, le principal adjoint pouvant alors être le maître d'œuvre de cette action : on aboutira progressivement à une véritable mise en responsabilité de l'élève, notamment en troisième. Elle pourrait se réaliser par la participation des élèves à toutes les commissions qui traitent de la vie scolaire.
Cet apprentissage de la responsabilité devrait évoluer en une éducation du choix qu'exige une politique d'auto-orientation bien conduite. En effet, celle-ci doit être pensée comme une préoccupation continue sous-tendant la vie pédagogique et éducative du collège en cinquième d'abord, en quatrième et troisième ensuite. Avec l'aide du conseiller d'orientation, et en liaison avec le professeur principal, l'équipe enseignante et le conseiller d'éducation, le principal adjoint pourrait conduire méthodiquement, tout au long des classes de quatrième et troisième, une action éducative qui, poursuivant celle préconisée en sixième et cinquième, donnerait à l'orientation sa vraie dimension en ce qui concerne la responsabilité de l'élève dans ses propres choix : une orientation vécue comme une action progressive s'intégrant tout naturellement à la vie scolaire sans qu'elle se limite à des moments ou "journées" et sans qu'elle devienne inversement une obsession permanente.
Il va de soi que, par-delà la politique éducative préconisée ci-dessus, le principal adjoint et le conseiller d'éducation conservent leurs responsabilités spécifiques ; une responsabilité particulière peut revenir à chacun d'eux en matière de vie scolaire, responsabilité au demeurant sans exclusive ni monopole ; les missions qui leur sont ici proposées peuvent être réparties de manière différente ; l'essentiel est qu'ils travaillent "en tandem" et conduisent ensemble l'action préconisée.
3. Autonomie de l'élève au C.D.I
Par les conditions et les moments de travail qu'il offre, travail individuel ou travail d'équipe, le CDI répond au besoin d'autonomie de l'adolescent et lui donne l'occasion d'être responsable (de lui-même ou d'un groupe) et d'agir (recherche et mise en œuvre). Cette éducation de l'autonomie suppose une action suivie de la sixième à la troisième, concertée entre le principal, le documentaliste et les professeurs.
Elle devrait trouver sa première expression, dans la mesure où c'est possible, dans une initiation méthodique des élèves de sixième aux techniques documentaires ; cette initiation serait conduite, selon un programme et des techniques élaborés, à raison d'une heure ou d'une demi-heure par semaine ou par quinzaine, ou selon les possibilités offertes par l'aménagement du temps scolaire, en fonction du nombre de classes de Sixième et des possibilités qu'offrent les locaux. Cette action s'intégrera au travail habituel du documentaliste.
Pour être méthodique, cet apprentissage, reposant sur une collaboration documentaliste-professeur, devrait figurer à l'emploi du temps des élèves de sixième avec séances de formation complémentaire ou de rappel dans les classes suivantes.
L'objectif à atteindre est simple : que l'élève soit pleinement autonome au CDI, donc capable de travailler seul, dès la fin de la cinquième, si ce n'est dès la fin de la sixième.
On peut rejoindre l'action permanente d'orientation qui s'intègre à la vie éducative, dès la cinquième, par une formation utilisant les documents ONISEP et la constitution par chaque élève de son propre dossier documentaire en vue de l'élaboration d'un projet de devenir.
Dans les établissements non encore dotés de CDI ou de poste de documentaliste, une telle action peut se concevoir dans le cadre des enseignements compte tenu des méthodes et techniques de professeurs volontaires pour cette tâche.
Soulignons que "l'autonomie de l'élève" ne signifie pas "abandon de l'élève à lui-même". Cette action éducative et pédagogique donne toute sa valeur à une relation d'aide qui peut se concevoir soit entre maîtres et élèves, soit entre élèves.
Elle exige aussi que l'on conçoive un régime éducatif qui ne repose pas que sur un système de contrôle à base de permissions et de sanctions.
Ces propositions d'action éducative concernent tous les élèves de toutes les classes du collège et prennent une valeur particulière pour les sections d'éducation spécialisée.
Apprentissage de la responsabilité et apprentissage de l'autonomie vont de pair, ce qui implique échanges et réflexions en commun entre le principal, ses collaborateurs, le personnel enseignant et les parents.
*
Ce texte et les annexes qui suivent veulent être incitation et orientation quant à la politique éducative que doit se donner chaque collège. Ils répondent au souci d'un réel épanouissement des adolescents et de la réussite de chacun, en prenant en compte toutes ses possibilités.
La vie scolaire dans les collèges peut ainsi acquérir une expression nouvelle.
Dans la mise au point des initiatives et des décisions, au-delà de la concertation, le rôle du conseil d'établissement et des commissions qui en procèdent s'affirme déterminant.
Une politique éducative cohérente ainsi élaborée, telle que ces textes la proposent, conduit à créer un climat d'ordre et de travail, par la liberté et l'initiative, la participation et la responsabilité.
La relation entre jeunes et adultes, au sein du collège, peut alors s'exprimer, au-delà du règlement intérieur traditionnel, par un contrat éducatif commun à tous les membres de la communauté scolaire.
On devrait également aboutir à un projet de collège : chaque collège, après l'analyse de ses propres données et besoins, peut alors se doter d'un projet d'établissement sur le plan éducatif, première étape de sa rénovation et première expression de son autonomie.
Pour le ministre et par délégation
Le directeur des Collèges
M. VERGNAUD
Aménagement du temps scolaire
.../...
Tout adulte, quelles que soient sa fonction et sa responsabilité au sein du collège, est, vis-à-vis des élèves, partenaire de l'action éducative.
Cette action, à la fois individuelle et intégrée à une démarche d'ensemble, s'appuyant sur une analyse des besoins des élèves, reposant sur la coopération des adultes, donne une cohérence aux diverses activités éducatives.
L'intégralité du temps scolaire - c'est-à-dire, le temps de présence du jeune au - doit être exploitée à cet effet, ce qui suppose, au-delà de la classe, d'autres relais.
1. Les enseignants
Formateurs par la culture et l'ouverture auxquelles conduit leur enseignement, les enseignants sont aussi animateurs ; par la valeur culturelle qu'ils confèrent aux apports des médias et de l'extérieur, leur rôle prend une dimension éducative.
Avec sa participation à l'action collective et sa responsabilité spécifique, dans le cadre de l'équipe pédagogique que constituent entre eux les enseignants d'une même division, le professeur valorise la formation qu'il dispense et la place qu'il occupe au sein de la collectivité scolaire ; il est ainsi partie prenante à la vie de l'établissement et à l'action éducative.
Un rapport s'établit inévitablement entre le climat de l'établissement et l'ambiance de la classe, d'une part, le comportement général et le travail, d'autre part.
Particulièrement déterminant dans le cadre actuel et dans l'attente d'un éventuel tutorat est le rôle du professeur principal : interlocuteur privilégié des élèves, en fonction de la qualité de la relation qu'il établit avec eux, et quelle que soit sa discipline, il fait "l'unité de la classe" ; vis-à-vis de ses collègues, il assure la transmission des informations, la coordination de la vie pédagogique, l'organisation du travail et le suivi des résultats.
Il est nécessairement associé à l'action du conseiller d'éducation, en particulier en ce qui concerne les problèmes personnels de certains élèves, la vie de la classe et les actions de formation comme celles des délégués-élèves ; il est l'interlocuteur privilégié des parents d'élèves, spécialement pour les résultats scolaires et la préparation de l'orientation.
L'action du professeur principal, ainsi conjuguée à celle du conseiller d'éducation, contribue à créer un climat de dialogue et de communication entre la classe et l'équipe enseignante.
Avec le concours de celle-ci et de l'équipe de direction, il assume ainsi, dans le respect du rôle des parents, une "guidance" incluant, outre le suivi scolaire, des préoccupations d'éducation, de formation et de préparation à la vie d'adulte.
Dans son action s'inscrit prioritairement l'aide au travail personnel. Celle-ci doit permettre à des enfants confrontés à diverses difficultés - échecs et retards scolaires, contexte familial perturbé, pratiques sociales et culturelles différentes - d'acquérir des méthodes de travail et d'accéder à l'autonomie et à la responsabilité des choix.
La relation d'aide repose sur des rapports individualisés nécessaires à l'instauration d'un dialogue. Ainsi l'élève est-il amené à préciser ses goûts et ses souhaits et à construire, au moins dans ses grandes lignes, un projet d'avenir.
L'action du professeur principal et de ses collègues, sans préjuger de la mise en place d'une nouvelle forme de "guidance" ou de tutorat pour chaque élève, contribue à une éducation à la responsabilité et à l'autonomie ; une vie scolaire nouvelle au collège en dépend.
Le rôle éducatif du pédagogue dans l'acte pédagogique lui-même ne prend son sens et sa valeur que si la classe s'ouvre sur l'environnement. La participation des enseignants aux actions telles que les PAE, l'animation de groupes ou clubs, créant un type nouveau de rapports, modifie et valorise la relation enseignants - enseignés et permet, au bénéfice de l'action pédagogique, d'appréhender la personnalité de l'élève dans sa globalité.
En définitive, l'efficacité de l'action éducative des enseignants, essentiellement pédagogique dans la classe, dépend de la dynamique et de la valeur de l'équipe qu'ils constituent pour chaque classe ; ils s'associent à une action éducative d'ensemble.
2. Le rôle de l'équipe de direction et d'animation
Cette équipe rassemble autour du principal les responsables de la vie collective du collège : principal adjoint, conseiller d'éducation, gestionnaire, documentaliste, directeur adjoint chargé de la SES ; une telle énumération volontairement limitée n'exclut pas d'autres participations en fonction des responsabilités assumées et de l'organisation des établissements (enseignants, personnel d'orientation, médico-social, de surveillance, d'administration et de service).
Le dynamisme, l'efficacité et le rayonnement de l'équipe font la valeur de son action éducative ; ils dépendent de la qualité des rapports internes de l'équipe, de sa capacité à la réflexion et à l'imagination, de son unité dans la réalisation de la décision prise et de la collaboration établie avec les enseignants.
Le principal adjoint, en sa qualité d'animateur de la vie pédagogique, joue un rôle déterminant dans l'action éducative, en collaboration avec le conseiller d'éducation responsable de son côté de l'animation de la vie éducative.
Les missions sont étroitement complémentaires ; la manière dont elles sont vécues passe par la qualité de la collaboration entre les deux responsables, et l'efficacité de leur action détermine la marche et le climat de l'établissement.
Le conseiller d'éducation doit constituer avec les M.I.-S.E., quel que soit leur effectif, une équipe, animatrice elle aussi de l'action éducative, plus précisément pendant le temps hors de la classe ; le M.I.-S.E. devient alors le collaborateur du CE responsable à ses côtés de l'action conduite dans le cadre de ce qui doit s'appeler avec raison le "service vie scolaire".
L'action éducative de cette équipe se situe en trois domaines :
Le documentaliste, qui doit donc travailler en liaison étroite avec le conseiller d'éducation et les professeurs, conduit dans le cadre du CDI une action formatrice qui fait se rejoindre action éducative (autonomie et responsabilité) et action pédagogique (méthodologie et travail autonome).
De son côté, le directeur adjoint chargé de la SES, outre ses responsabilités proprement pédagogiques, sera chargé, en liaison avec les autres partenaires de l'action éducative, de promouvoir l'insertion de ses élèves au sein de la communauté scolaire.
Les élèves de la SES doivent ainsi se sentir à l'aise comme leurs camarades ; la SES est partie intégrante du collège ; une discrimination, même peu apparente ou involontaire, est, en fait, anti-éducative.
C'est au principal, animateur de son équipe, qu'incombe la responsabilité d'ensemble de l'action éducative conduite au collège par tous les adultes ; la politique qu'il met en œuvre et le système de formation qu'il promeut dépendent de sa conviction, de son dynamisme et de son autorité comme de la relation et de la concertation qu'il établit.
3. Le rôle des parents
Responsables de l'éducation de leurs enfants, les parents doivent participer à la vie de la communauté scolaire.
Ils font partie de l'équipe éducative constituée par tous les adultes qui concourent à la formation et à l'épanouissement de la personnalité de l'enfant. C'est par une participation organisée des parents que l'action éducative peut acquérir une réelle qualité et sa vraie valeur. Elle peut s'inscrire dans la mise en œuvre d'actions internes à l'établissement, respectant le rôle et la compétence de chacun, ou dans des initiatives plus larges, hors du temps, voire du lieu, proprement scolaires.
Les délégués des parents ont leur place dans différents conseils et groupes de travail chargés de réfléchir quant aux initiatives éducatives à prendre et à leur mise en œuvre.
Le rôle des parents dans ces instances de réflexion est essentiel : le "groupe-parents" présente un apport éducatif spécifique et une expression de l'environnement sociologique et socio-culturel du collège ; il contribue à définir une perspective éducative globale et ainsi à éviter la rupture entre l'école et le milieu de vie des élèves.
La participation des parents trouve son cadre privilégié d'expression dans le conseil d'établissement.
4. Le rôle des organismes extérieurs
Le mouvement associatif - notamment les mouvements pédagogiques - les organismes culturels (maisons de la culture, compagnies dramatiques, musées...), socio-culturels (maisons des jeunes, mouvements des jeunes...), scientifiques ou techniques (parcs naturels) peuvent apporter un réel enrichissement à la formation de l'élève et jouer un rôle important dans le développement et l'animation de la vie scolaire.
Les concours que ces organismes peuvent apporter à une action éducative rénovée sont nombreux (animations diverses, contacts avec des professionnels extérieurs apportant d'autres techniques que les nôtres, concours d'équipements et de matériels divers...). Ils peuvent s'organiser dans le cadre des projets d'actions éducatives dans ou hors le temps scolaire.
Associer ces partenaires à l'analyse des besoins prévue dans le cadre des PAE permet de les sensibiliser à leurs responsabilités éducatives et de développer autour de l'école un véritable espace éducatif local.
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Le collège ne peut être un monde clos ou figé.
Les adultes partenaires de l'action éducative associée à la vie pédagogique concourent, par leur travail en commun comme par leurs responsabilités propres, à faire du collège une société vivante de jeunes et d'adultes et une communauté de travail et de vie quotidienne.
Le climat du collège, la qualité du travail et le devenir des élèves dépendent de l'action éducative ainsi conduite.
L'action éducative au collège doit conduire, d'une part sur le plan individuel, à l'épanouissement de chaque élève, d'autre part sur le plan collectif, à sa participation à la vie de groupe et à la vie associative.
Par sa dynamique, son intensité et la diversité de ses expressions, elle conditionne la valeur d'un travail méthodique et ordonné.
Parmi les différents supports d'impulsion dont elle peut bénéficier, trois institutions devraient avoir leur place dans tout collège : le foyer socio-éducatif et l'association sportive dont la mise en place incombe au collège et aux animateurs de la vie scolaire et de la vie sportive, le CDI dont la généralisation au collège devrait intervenir dans les années qui viennent.
1. Le foyer socio-éducatif
Le foyer socio-éducatif ne se limite pas à une salle de loisirs, à un ensemble de clubs ou à une organisation qui permet à l'établissement de résoudre certains problèmes.
Constitué selon la loi de 1901, il offre à l'établissement un cadre juridique qui lui donne la liberté d'action indispensable à la mise en œuvre d'une politique éducative élargie ; il lui permet, par les possibilités d'initiative et d'ouverture qu'il offre et le climat relationnel qui en résulte, une nouvelle manière d'être.
Pour conduire une action éducative complète et concrète, chaque collège doit se doter d'un foyer socio-éducatif ainsi conçu. Pour les élèves de collège, le fonctionnement démocratique du foyer socio-éducatif - qui peut intégrer des modes de gestion coopératifs par ailleurs éprouvés - est une éducation civique vécue et une école de prise de responsabilité et d'apprentissage à la vie associative.
Le foyer socio-éducatif doit être rigoureusement organisé selon les dispositions légales, les responsabilités d'animation et de décision étant au maximum confiées aux élèves ; les adultes ont à jouer un rôle d'impulsion, d'aide technique et de conseil ; ils assument les responsabilités que les élèves, en raison de leur âge, ne peuvent exercer.
Leur présence dans l'activité du foyer est nécessaire, mais elle ne doit pas être prépondérante. L'action conjointe des élèves et des membres de l'équipe éducative, dans un but commun, est la meilleure démarche pour transformer la relation " enseignants - enseignés " et pour créer, dans le collège, un esprit de coopération.
Dans un souci d'efficacité éducative, il est souhaitable que l'animation du foyer fasse appel au plus grand nombre d'élèves, ce qui suppose un renouvellement périodique des équipes et le fonctionnement réel des organes de gestion.
En outre, des liens organiques, permanents ou occasionnels, sont à créer entre les activités du foyer socio-éducatif et les enseignements.
2. L'association sportive
Comme le foyer socio-éducatif, l'association sportive du collège doit favoriser, dans son fonctionnement, l'initiative et la prise de responsabilité des élèves.
Il conviendra donc de susciter la candidature du plus grand nombre possible d'élèves aux organes de direction. Les élèves responsables ont pour mission de transmettre les avis de leurs camarades et en retour d'informer ceux-ci des décisions prises. Ils doivent donc être préparés à ce rôle.
D'une manière générale, les élèves seront associés aussi souvent que possible à l'organisation des activités ; on veillera à ce que leur collaboration ne soit pas exclusivement réservée aux tâches les plus modestes.
L'association sportive ne doit pas rester le lieu d'un engagement purement technique, pour devenir un lieu de vie sportive riche pour les jeunes, intégrant pleinement la dimension associative et démocratique. Mais, dès à présent, même imparfaite, elle donne un autre visage à la vie du collège et facilite l'établissement de rapports positifs entre les jeunes et celui-ci.
Il faut qu'à l'association sportive les élèves retrouvent aide, entraide, coopération, solidarité, responsabilités. Pour qu'ils prennent en charge leurs activités avec les enseignants, l'association sportive peut donc être un moyen concret d'une socialisation à maintenir et développer.
3. Le centre de documentation et d'information
Le centre de documentation et d'information est un support fondamental de l'action éducative qui se confond, alors, avec l'action proprement pédagogique. Dans un avenir proche, tous les établissements devront en être dotés.
Par son organisation et sa vie interne, il doit être, lui aussi, école de responsabilité et d'autonomie sur le plan de l'individu et sur le plan du groupe.
C'est pourquoi il doit accueillir facilement, sans règle contraignante autre que celle du travail et de l'ordre ; par là, il est également école de respect des autres et du bien collectif.
Le rôle éducatif du CDI rejoint son rôle pédagogique : le documentaliste fait acte d'éducateur au sens le plus large par les techniques de recherches et de travail qu'il apporte aux élèves, par le climat d'autonomie qu'il crée et par la qualité nouvelle de la relation qu'il établit.
Une initiation aux techniques documentaires, s'appuyant, le cas échéant, sur les moyens audiovisuels et informatiques, doit aboutir à un comportement très autonome et très responsable des élèves et à donner ainsi au CDI toute son efficacité.
Celle-ci s'exprime au-delà du travail ; par les ouvrages et les revues de détente qu'il offre, par la présentation de la presse dans son pluralisme, le CDI exerce une action éducative originale : donner aux élèves le libre goût des livres et des lectures pour les conduire à une motivation nouvelle dans leurs études et à un meilleur épanouissement personnel.
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Parmi tous les supports de l'action éducative, foyer socio-éducatif, association sportive et centre de documentation et d'information exercent une action globale dans la complémentarité de leurs missions particulières.
Ils contribuent à faire du collège une véritable communauté scolaire et à former des élèves responsables, autonomes et aptes à la vie sociale.
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Le travail autonome est l'une des meilleures expressions de l'aptitude de l'élève à se prendre personnellement en charge tant sur le plan individuel que sur le plan de la vie de groupe.
Sa valeur simultanément pédagogique (au sens strict) et éducative (au sens large) exprime l'affirmation de la personnalité de l'élève, de sa responsabilité et de sa motivation dans le travail scolaire ; il apparaît comme une technique d'apprentissage de l'autonomie pouvant associer les professeurs de toutes disciplines.
S'il se définit comme une pratique pédagogique, qui s'inscrit dans le cadre de l'horaire d'enseignement, le travail autonome suppose et développe également une attitude d'esprit et des comportements qui ne peuvent être dissociés de la conception de l'ensemble de la vie scolaire.
On peut souligner les points suivants :
Le travail autonome n'est pas une technique particulière aux seuls élèves qui "réussissent" ; par la relation affective qu'introduit le travail de groupe, la confiance qu'il donne à l'élève, les possibilités d'affirmation de soi-même qu'il offre et la variété des aptitudes qu'il met en œuvre, le travail autonome contribue à compenser les difficultés scolaires et les handicaps sociaux.
Il acquiert toute son efficacité, d'une part avec le cadre et les moyens qu'offre le CDI, et d'autre part avec la "guidance" et la relation d'aide qu'apporte l'enseignant.
Il peut être fortement stimulé par les projets d'actions éducatives intéressant soit le travail scolaire, soit les activités périscolaires.
Une telle technique pédagogique doit être courante au collège dès la Sixième et s'intégrer à la politique éducative conduite dans l'établissement ; elle valorise la vie scolaire et le climat collectif de travail, tout en accélérant l'épanouissement personnel de l'élève.
C'est par là que le travail autonome s'affirme au collège comme facteur de réussite scolaire et de préparation à des études ultérieures, y compris en formation continue.
Cette annexe n'est pas reproduite, car elle ne donne pas d'éléments utiles pour le documentaliste ou le CDI.
Cette annexe n'est pas reproduite, car elle ne donne pas d'éléments utiles pour le documentaliste ou le CDI.