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Internet et les pratiques de mutualisation

Par Marie-Hélène Pillon,
SavoirsCDI [octobre 2004]

Mots clés : internet , ENT

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Serge Pouts-Lajus [SavoirsCDI, 2004]
Serge Pouts-Lajus [SavoirsCDI, 2004]

Interview de Serge Pouts-Lajus

Pouvez-vous retracer rapidement votre parcours professionnel et nous préciser quelles sont aujourd’hui vos missions ?

Serge Pouts-Lajus : J’ai d’abord été professeur de mathématiques ; j’ai travaillé ensuite dans l’édition scolaire ; aujourd’hui je suis consultant dans le domaine des politiques éducatives. Je suis en position d’observateur, d’expert, de conseil. Mon activité tourne toujours autour des usages des technologies, des usages à finalité éducative et culturelle par les jeunes et par les adultes, dans les établissements scolaires mais aussi dans les lieux publics et les lieux de socialisation. Je ne m’intéresse qu’indirectement aux usages privés. De 1985 à 1995, on a eu de grandes politiques nationales, descendantes ; il s’agissait d’abord d’équiper les établissements. Progressivement, on s’est intéressé plus sérieusement aux usages et surtout, la loi de décentralisation de 1985 a permis aux collectivités locales de s’engager de plus en plus dans l’éducation et en particulier dans les TICE.
J’ai d’abord travaillé pour le ministère de l’Éducation nationale, la Commission européenne, le ministère de la Culture ; aujourd’hui, je travaille de plus en plus pour les collectivités territoriales, les conseils régionaux, les conseils généraux, les municipalités.

Qu’entend-on aujourd’hui par travail collaboratif ? L’expression date déjà d’une bonne vingtaine d’années ; mais il semble que les technologies de l’information et de la communication l’aient remise au goût du jour.
Faites-vous une différence entre travail coopératif et travail collaboratif ?

Serge Pouts-Lajus : Il ne faut pas compter sur moi pour une querelle sur les mots. Je m’intéresse avant tout aux phénomènes. Bien sûr, il est nécessaire de les nommer. Mais il faut surtout être attentif aux phénomènes eux-mêmes, dans le concret des pratiques, aux intentions des acteurs. J’aime bien utiliser le mot mutualisation pour en parler parce qu’il colle mieux aux buts recherchés par les acteurs, à l’enchevêtrement de l’individuel et du collectif.
J’essaie d’être un observateur attentif ; ce ne sont pas forcément les choses les plus spectaculaires et les plus visibles qui sont les plus importantes. J’aime bien citer cette phrase de Nietzsche : « Les idées qui changent le monde arrivent toujours sur des pattes de colombes ».
Pour moi, ce qui a été le plus important avec Internet dans l’éducation, c’est un phénomène qui était peu visible au début mais qui s’est amplifié et confirmé ; c’est la pratique de la mutualisation par les enseignants. Grâce aux listes de diffusions et aux sites associatifs, Internet est devenu une « grande salle des profs » où on peut trouver des collègues nombreux, compétents et disponibles avec lesquels échanger en permanence.
Si les profs se sont emparés d’Internet aussi vite, c’est parce que Internet leur apportait quelque chose qui leur manquait. Les professeurs sont des travailleurs isolés. Je ne parle pas de l’isolement dans la classe ; celui-là fait partie du métier, c’est sa noblesse et même sa condition. L’isolement qui gêne parfois vient de ce que les établissements scolaires sont de petite taille et que chaque prof a peu de collègues proches de lui. Tout d’un coup, Internet a apporté du souffle, une bouffée d’air, il a offert un vaste espace d’échanges sur lequel on a mis ce mot de mutualisation parce qu’il correspond bien à ce qui s’y passe. Les enseignants ont besoin d’échanger sur leurs pratiques, sur les problèmes à partager, avec d’autres enseignants qui vont pouvoir les aider à trouver des solutions. Internet a apporté un moyen facile pour faire cela.

C’est un phénomène qui se confirme. Il se développe bien sûr, mais avec toutes ses fragilités. Les associations, les communautés peuvent disparaître. Mais dores et déjà, de formidables succès existent. Voyez celui du Ouvre ce lien externe dans une nouvelle fenêtreCafé pédagogique. Il n’est question que de collaboration, de coopération, de mutualisation, dans les colonnes du café.

Faut-il regretter que sur les listes de diffusion certains abonnés soient très actifs et que d’autres soient totalement silencieux ?

Serge Pouts-Lajus : C’est vrai qu’on encourage les abonnés qui ne participent pas à intervenir. Et même, on les culpabilise un peu au passage : si tout le monde faisait comme vous, il ne se passerait rien sur la liste ! On fait vibrer la corde morale. Ca marche d’ailleurs car j’ai rencontré des profs abonnés à une liste, et qui y sont très attachés parce qu’elle leur apporte beaucoup ; mais ils se sentent aussi un peu honteux de ne pas participer.
Quand on observe une liste de diffusion, on constate toujours que seule une petite proportion de personnes y participe. C’est la fameuse règle des 80/20 : 80% de messages exprimés par 20% des participants. C’est comme dans une assemblée, il y a des gens qui parlent et d’autres qui écoutent.
Mais heureusement que tout le monde ne parle pas ! Ce serait la cacophonie ! Il est inutile de culpabiliser ceux qui écoutent et ne parlent pas ou parlent peu. Leur rôle est essentiel. Si on est suffisamment attentif à ce qui se passe sur les listes, et d’une façon générale dans les groupes sociaux, on se rend compte que l’écoute, le phénomène le plus discret que l’on puisse imaginer, est au moins aussi important que l’expression. Pour qu’une liste fonctionne bien, il faut que ceux qui s’expriment le fassent bien mais aussi que ceux qui écoutent le fassent bien aussi. L’expression et l’écoute, chacune est dépendante de l’autre. La mutualisation n’est pas un impératif moral, c’est une forme d’organisation collective.

A côté des listes de diffusion sur lesquelles la communication se fait essentiellement entre pairs, on constate l’émergence d’espaces d’échanges, entre personnes de statuts différents.

Serge Pouts-Lajus : On a d’abord eu sur Internet des groupes, des communautés homogènes : les profs sur les listes, les adolescents sur les chats. Ce qui est nouveau c’est vrai et qui offre un potentiel très intéressant, c’est de voir apparaître des groupes hybrides, par exemple un groupe de profs et d’élèves qui échangent et coopèrent sur Internet dans des formes nouvelles.
Je vais donner quelques exemples.Le premier est celui d’un prof suisse de SVT, François Lombard, qui est venu témoigner au colloque de Moliets en mai dernier. Il voit ses élèves 2 ou 3 fois dans la semaine, et entre deux cours, les élèves ont des travaux à faire. Le prof souhaite rester un peu présent, disponible pour les aider. Pour cela, il a créé un site un peu spécial, un Wiki, c’est-à-dire un site sur lequel on peut publier directement, sans autorisation, à partir du navigateur. La classe a fait une sortie en forêt, ils ont pris des photos de végétaux et ils ont ensuite déposé leurs photos, les étapes intermédiaires de leurs dossiers sur le Wiki et régulièrement, le prof va voir l’état des devoirs en cours et il les corrige.
Du point de vue pédagogique, c’est très intéressant, parce que c’est un dispositif qui est utilisé pour faire travailler les élèves. Un dispositif éducatif qui fait travailler les élèves - c’est une banalité de le rappeler, mais c’est quand même utile parce que souvent, le multimédia est utilisé en classe pour l’enseignement beaucoup plus souvent que pour l’apprentissage -, un tel dispositif représente un gain net pour l’apprentissage. Il s’agit ici de faire travailler les élèves, ensemble et avec leur prof, dans un espace commun. C’est un dispositif d’émulation qui fait que la relation de travail, la relation pédagogique change de nature : elle est plus synchrone, elle n’est plus dans le rapprochement physique des gens, elle est délocalisée, mais elle vise toujours les mêmes buts. Elle se dote d’armes et d’outils de travail qui sont vraiment nouveaux et que je crois à la portée de beaucoup d’enseignants.
Un autre exemple que j’ai rencontré très récemment dans un lycée d’Ile de France. C’est un jeune prof de mécanique de 1ère ; il a créé un site Web classique pour sa classe où il met des documents pédagogiques à la disposition de ses élèves : les cours, les devoirs, des références, etc. Il a aussi créé un forum. Après quelques semaines, les élèves lui ont demandé un chat. Il l’a fait et chaque jour, une dizaine d’élèves se retrouvent là après les cours, pour continuer les bavardages du couloir sur le chat, et aussi pour le travail scolaire sur le forum. Le prof y passe de temps à autre lui aussi, ça ne pose pas de problème. Je dois préciser qu’aujourd’hui, créer un site Web comprenant un chat et un forum, c’est devenu quelque chose de très facile.
Il est assez évident dans les deux cas, que ces formes d’échanges transforment la relation entre l’enseignant et ses élèves. A Moliets, on a entendu un professeur d’histoire-géographie, pas vraiment un profil d’innovateur comme les deux précédents exemples, non, plutôt un prof de collège ordinaire, qui constatait que le simple fait d’échanger par mail avec ses élèves l’avait conduit à se retrouver avec ses élèves comme « avec des adultes au travail ». Ce sont ses mots et je trouve que, sur le plan pédagogique, c’est un progrès très important que, finalement, on doit à Internet.

Le problème de la validation sur les sites non institutionnels est-il pour vous un vrai problème ou un faux débat ?

Serge Pouts-Lajus : Les sites institutionnels et les sites associatifs ou personnels ne se distinguent pas par le fait que les contenus des premiers seraient validés et ceux des seconds ne le seraient pas. La différence, c’est que dans le premier cas, les contenus sont validés à priori alors que dans le second cas, ils sont validés a posteriori. Sur les sites associatifs, la validation se fait a posteriori par un processus de régulation : on laisse passer, on publie, et on discute de la valeur après. Le risque pour les sites institutionnels, c’est que s’ils filtrent en amont de façon autoritaire, alors personne ne s’exprime plus. Il n’y a plus que la « voix de son maître » qui descend du ciel et personne ne l’écoute. Mais ce n’est pas une fatalité parce qu’il existe des sites et des listes institutionnels, par exemple en Sciences économiques et sociales, qui fonctionnent très bien.
Il ne faut donc pas opposer les deux. C’est vrai que les groupements d’individus libres sont plus à l’aise sur Internet que les institutions et que les organisations déjà constituées. La mutualisation est plus dynamique lorsqu’elle est pratiquée de façon volontaire. Elle se diffuse mieux que par les voies traditionnelles, « descendantes », dont on voit bien qu’elles sont aujourd’hui à bout de souffle.
Cependant, les Français, et particulièrement les enseignants, restent très attachés à la dimension nationale du système éducatif, ce qui suppose une institution nationale, avec un pouvoir central fort, avec les moyens d’imposer des programmes, de donner des directives et de les faire appliquer. Mais face à la montée de l’autonomie croissante des établissements et des enseignants, des intermédiaires publics et privés associatifs sont plus que jamais nécessaires.

Tout ce que vous venez de développer relève de pratiques de mutualisation. N’y a-t-il pas en plus dans le travail coopératif la notion de construction collective ?

Serge Pouts-Lajus : Le processus de mutualisation, parce qu’il comporte une importante dimension de régulation, est, par nature, un processus de construction, et bien entendu de construction collective.
Je peux donner encore quelques exemples. Il existe un site de formation à distance pour des amateurs de bandes dessinées, un site Web qui s’appelle « atelier BD »
(Ouvre ce lien externe dans une nouvelle fenêtrehttp://www.atelierbd.com/). Les étudiants font des exercices sur un sujet imposé et leurs réalisations sont corrigées en ligne par des professionnels. L’intérêt est que cela se fait de façon publique, sur le mode de l’atelier des Beaux-Arts. Les professeurs, qui sont aussi professeurs aux Beaux-Arts, on noté que sur le site en ligne, les étudiants sont plus attentifs au travail des autres étudiants ; ils ne s’intéressent pas seulement à la correction de leur travail mais aussi à celui des autres étudiants, davantage en tous cas que dans l’atelier traditionnel où chacun travaille de son côté.
On peut rapprocher cela d’un processus d’apprentissage particulier, l’apprentissage vicariant, qui consiste à apprendre en regardant d’autres apprendre. C’est lui qui explique que l’apprentissage en classe, par groupes, avec un enseignant et plusieurs élèves, est toujours supérieur à l’apprentissage préceptoral, le cours particulier, avec un enseignant et un seul élève. En voyant les difficultés des autres, leurs erreurs, la façon dont on les corrige, ce qui m’est offert c’est une façon d’anticiper et d’approfondir mon propre apprentissage.
Dans mon exemple du professeur de SVT et dans l’atelier BD, on retrouve la même idée : je fais mon devoir, mais en même temps je vois ce que font les autres, lui il a une bonne idée, je vais la « copier », et ce n’est pas très grave de copier si j’apprends quelque chose en copiant ! C’est une forme de coopération qu’il ne faut pas négliger : chacun fait son travail et s’enrichit du travail des autres.
On peut aussi parler d’une autre forme de coopération lorsque l’on travaille tous sur un même projet. Je me souviens de Pierre Valade, instituteur de l’école de Piquecos, qui fut l’un des pionniers d’Internet à l’école. Toute sa pratique pédagogique était fondée sur des projets coopératifs : faire un dossier, une enquête, un site Web ensemble. Il ne parlait pas de travail coopératif mais disait : « Je veux rendre mes élèves autonomes. » Pour lui, donc, le travail coopératif, c’était la meilleure façon de devenir autonome. Pour lui, être autonome, c’est être capable de prendre sa part dans un travail collectif. Je trouve que c’est une excellente définition.
Encore faut-il bien sûr savoir organiser le cadre dans lequel chacun va pouvoir prendre sa part. Le risque principal, ce n’est pas que certains ne fassent rien, c’est que chacun fasse ce qu’il sait le mieux faire. Celui qui dessine bien fera les dessins et celui qui écrit bien fera les textes. Celui qui sait faire quelque chose est toujours là pour le faire et celui qui ne sait pas ne le fait jamais. Pour que le travail coopératif soit pédagogiquement utile, il faut s’y prendre autrement. C’est l’art du pédagogue.
François Lombard, notre prof de SVT suisse, dit un peu la même chose. Lorsqu’il est sur le terrain et que ses élèves lui posent des questions, il s’oblige à ne pas répondre. Il leur dit : vous répondrez vous-mêmes plus tard. L’enseignant ne doit pas se sentir gratifié parce que les travaux de sa classe sont beaux. L’important est la connaissance qui passe à travers les élèves, et comment elle les transforme. Le reste, les sous-produits, on s’en fiche. Ce qui est important, c’est ce qui change chez l’élève ; le pédagogue ne peut pas perdre cet objectif de vue.

La coopération interne à l’établissement est-elle renforcée ou fragilisée par la communication et la coopération pédagogique en ligne ?
Internet abolissant les distances, n’allons-nous pas choisir d’échanger avant tout avec des gens qui partagent nos choix pédagogiques, avec lesquels une complicité intellectuelle existe déjà, plutôt que chercher à partager avec des collègues de notre établissement avec lesquels on ne se sent pas forcément en phase ?

Serge Pouts-Lajus : Chaque jour, j’envoie des mails à des gens qui sont dans le bureau à côté du mien. Les outils de communication à distance, du moins dans le cadre du travail, sont très utiles dans la proximité. C’est comme ça. On ne communique pas avec des personnes éloignées mais avec des personnes que l’on connaît, avec qui on travaille. Il est vrai que dans l’éducation, comme je l’ai dit avant, on a d’abord vu se constituer des réseaux de profs éloignés et qui ne se connaissaient pas. Mais cela tient, comme je l’ai expliqué, aux particularités du métier d’enseignants et, en tous cas, c’était un moment de l’histoire d’Internet dans l’éducation. On est entré dans un autre moment, je dirais depuis deux ou trois ans. C’est là-dessus que cherchent à s’appuyer ce que l’on appelle les « espaces numériques de travail ».
Les ENT sont les espaces de travail de la communauté locale, de l’établissement. Ca commence avec les échanges de mail entre profs et élèves d’un même établissement, entre les profs d’une même classe. On a vu ça avec nos deux profs et leurs sites de classe. Je travaille en ce moment sur un projet d’ENT en Ile de France et je suis frappé de voir combien est devenue banale la communication par mail entre les profs d’un même lycée, soit par discipline – les profs de maths préparent l’épreuve commune du bac blanc par mail – soit par classe : le prof principal interroge ses collègues à propos d’élèves en difficulté. Ce recentrage sur la communauté locale n’a rien à voir avec ce que l’on appelle le communautarisme. On est ici plutôt dans un cycle vertueux : je me recale sur ma communauté de proximité mais en l’enrichissant de ce que j’ai appris ailleurs. Dans ce cas, il s’agit d’une ouverture.

Et la coopération avec les parents ?

Serge Pouts-Lajus : Une des particularités du système éducatif français est la distance que l’école maintient avec les familles. C’est une donnée historique et il ne faut surtout pas la considérer comme un archaïsme. Pour comprendre que ce n’en est pas un, il suffit de regarder comment les choses se passent dans un pays comme les Etats-Unis où cette distance n’existe pas. Là-bas, l’école appartient aux familles : les parents peuvent y entrer et discuter avec les enseignants de ce qu’ils doivent faire, ils sont chez eux. Je caricature un peu. Mais on connaît des exemples : dans certaines écoles, où les parents ont obtenu que l’on présente le Big Bang et la théorie de Darwin comme des hypothèses, la Genèse en étant une autre. Il est évident que ce n’est pas ce que nous voulons. Il y a dans la tradition de l’école française, le projet de faire des enfants, des personnes libres et en particulier, libres par rapport aux influences de la religion.
Pour autant, on sent bien qu’il ne faut pas en rester là à une époque où le catholicisme n’est plus aussi présent qu’il l’était au XIXe siècle. Il ne faut pas non plus se crisper sur cette idée que l’école appartient à la nation et pas aux familles. Tout le monde est attaché à cette conception, y compris les familles, mais ça ne les empêche pas de réclamer de meilleures relations avec les enseignants.
Je ne dis pas que les ENT vont résoudre le problème, mais je pense qu’ils peuvent y concourir. Internet est un petit outil, mais on a déjà prouvé qu’avec lui, on pouvait faire de grandes choses... S’il permettait d’enrichir et de pacifier les relations entre les enseignants et les familles, à partir d’autres bases, ce serait déjà beaucoup. Je pense que les enseignants ont besoin de mieux savoir dans quelles conditions leurs élèves travaillent quand ils sont sortis de la classe. Ils doivent aussi savoir que, contrairement à ce qu’ils croient souvent, les familles ne sont pas démissionnaires par rapport à la scolarité de leurs enfants. Au contraire. Mais lorsque les parents ont eux-mêmes connu l’échec scolaire, ils ne sont pas en bonne position pour aller à l’école discuter des difficultés de leur enfant. D’ailleurs, même quand ils ont peu de moyens, les parents n’hésitent pas à acheter un ordinateur et un accès Internet, en espérant que cela sera utile pour la scolarité. Il serait temps de leur donner satisfaction. C’est justement l’ambition des ENT. C’est un processus qui commence.