La numérisation du patrimoine littéraire

En janvier 2010 un Rapport sur la numérisation du patrimoine écrit [1] est rendu au Ministre de la culture et de la communication. Une quarantaine de pages qui dressent un état des lieux des « avancées hétérogènes » du numérique dans le monde des bibliothèques et du livre, qui rappelle la genèse du concept de « bibliothèque numérique ».

L'idée d'une numérisation des ouvrages du patrimoine littéraire est née au début des années 70 avec le projet Gutenberg dont l'objectif est de diffuser au plus grand nombre des textes de diverses natures (littérature, textes scientifiques..) relevant du domaine public. D'autres projets suivront portés par différentes institutions avec notamment en France le projet Gallica de la BNF ou par des moteurs de recherche comme Google Print devenu plus récemment Google Books. A ces projets de numérisation s'ajoute l'offre des librairies en ligne qui proposent des œuvres récentes à l'achat mais aussi des œuvres libres de droit en téléchargement gratuit.
Aujourd'hui pour les médiateurs du livre les portes d'entrée vers les ouvrages numériques sont donc nombreuses et complexes. Appelés à élargir toujours plus l'accès au patrimoine littéraire, à faciliter sa diffusion, ils doivent explorer les nouveaux supports d'accès au livre, les formats, percevoir les évolutions de la lecture chez leurs usagers, construire de nouvelles médiations. Ainsi c'est un ensemble de pratiques quotidiennes qui sont questionnées et mises en mouvement.

En référence à un récent séminaire national des lettres [2], ce dossier porte à la réflexion des professeurs-documentalistes un panorama des éléments à connaître pour appréhender ces « métamorphoses du livre et de la lecture » : les évolutions de la lecture en contexte numérique présentées lors d'une conférence par Claire Belisle ; les formats, les supports et les outils permettant de lire à l'écran ; le prolongement numérique de la médiation documentaire notamment avec la mise en œuvre in situ d'un « CDI numérique ».