Aller directement au contenu de la page
Aller au plan du site
Aller au menu bas de page

Poètes en résistancePoètes en résistance

Louis Aragon René-Guy CadouJean CassouRené CharMarianne CohnRobert DesnosPaul ÉluardPierre SeghersRené Tavernier

Poètes

René Guy Cadou

Portrait de René Guy Cadou, (dessin) par Robert Morel. Source : Médiathèque Louis-Joseph de Château-Arnoux. Portrait de René Guy Cadou, (dessin) par Robert Morel.
Source : Médiathèque Louis-Joseph de Château-Arnoux.

Fils d’instituteurs, né en 1920 en Loire-Atlantique, René Guy Cadou envoie, dès l’âge de 17 ans, ses poèmes à Max Jacob qui reconnaît aussitôt en lui un poète. Réformé pour cause de santé, il devient instituteur et rencontre Hélène, le grand amour de sa vie, inspiratrice de nombreux recueils. Durant l’Occupation allemande, il ne s’engage pas de façon militante mais ses écrits, notamment le recueil Pleine poitrine,témoignent de son soutien à la Résistance et de son désir de dénoncer la barbarie nazie, par exemple dans les poèmes« Ravensbrück » et « Les Fusillés de Châteaubriant ».

Sa sensibilité littéraire le rapproche de Michel Manoll, Guy Bigot, Jean Bouhier, poètes de « l’École de Rochefort » – dès 1941, divers auteurs se regroupent, en réaction contre la poésie nationale imposée par le Régime de Vichy. Puis, pendant près de vingt ans, quelques 147 ouvrages sont publiés par une trentaine d’écrivains, dont Maurice Fombeure, Jean Follain, Eugène Guillevic. Avec humour, Cadou écrit qu’il s’agit plus d’« une cour de récréation » que d’une école littéraire au sens strict du terme. L’amitié du groupe l’emporte sur les préceptes. Ceux-ci font d’ailleurs la part belle à la liberté de chaque créateur. Pour preuve, la formule de Jean Bouhier, qui résume l’état d’esprit de ces poètes : « Dire leurs poèmes à la face du monde, les mêler aux rythmes de la nature, au bruit des arbres, de l’eau, les mêler à la vie. »

Jusqu’en 1951, année de sa mort prématurée, René Guy Cadou écrit de très nombreux poèmes. Michel Manoll, dans sa belle préface aux Œuvres poétiques complètes de son ami Cadou (éditions Seghers, 1973), en exprime la force sensible : « René Guy Cadou s’est voué à donner voix à tout ce qui participe au concert terrestre, sans en exclure la plus humble psalmodie ou le chuchotement le plus discret. […] En détachant la poésie de toute formule d’école, il l’a ramenée à sa vocation naturelle, qui est celle du chant et de l’effusion. »

Un des vers de René Guy Cadou pourrait être le doux reflet de toute son œuvre : « Le temps qui m’est donné que l’amour le prolonge. »

« Les Fusillés de Châteaubriant »