Portraits collectifs ou individuels, silhouettes dissimulées ou s’imposant dans un face à face saisissant… la figure humaine est un sujet prédominant chez Paul-Élie Dubois : la rétrospective programmée au musée s’en fera largement l’écho. Les portraits que le peintre exécute dans les années 1910-1920 révèlent l’attention particulière qu’il porte à son épouse : Jeanne adossée, La Fiancée ou Harmonie en blanc, La Solitude, La jeune fille aux nattes dit La robe rose… La mise en scène du corps et du décor, la minutie du détail, la maîtrise de la couleur et de la lumière, tout semble agencé de manière subtile.

Mais la force de la représentation tient sans doute plus encore de l’attitude et de cette posture détachée du sujet, non moins énigmatique. Songeuse ? Mélancolique ? Nonchalante ? À quoi Jeanne pense-t-elle ? Que ressent-elle ? Que raconte-elle sous le filtre du regard amoureux du peintre ?

Afin de mettre en perspective le travail de l’artiste, les élèves de terminale en option arts-plastiques ont été invités à réinterpréter la figure de Jeanne dans une production photographique. L’intemporalité de la posture, la mise en espace, l’expression, les vêtements, la luminosité, le cadrage ont constitué des éléments d’inspiration et de réflexion pour réinventer des figures de nonchalance(s). Les images prendront place dans un espace voisin de l’exposition à partir de la Nuit des musées. La scénographie minimale, axée sur la juxtaposition répétée des photographies, viendra renforcer les questionnements sur ce jeu de présence / absence.