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Un scandale planétaire

Même si des progrès ont été accomplis dans le domaine de la santé à l’échelle planétaire, des inégalités révoltantes subsistent. Un enfant qui naît en Afrique subsaharienne a en effet 20 fois plus de chances de mourir avant l’âge de 1 an qu’un enfant né en Europe. Comment lutter contre ce que l’on peut qualifier de « scandale planétaire » ? Jean-Paul Moatti, économiste de la santé, propose quelques pistes de réflexion…

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04:44
Lycée Général et technologique

La bonne qualité globale du système de santé français est certes entachée par des inégalités de santé parmi les plus élevées des pays de développement similaire, mais ces inégalités n’ont rien de comparable avec celles que l’on peut observer entre les pays du Nord et ceux du Sud.
Le scandale des inégalités d’accès à la santé et d’état de santé entre le Nord et le Sud.
Les progrès réalisés en matière de santé dans les pays les plus pauvres sont une réalité (la mortalité des enfants de moins de 5 ans a par exemple baissé de moitié), mais en même temps, les inégalités mondiales de santé continuent de croître.
Les raisons de l’aide au développement pour réduire ces inégalités de santé.
La raison souvent invoquée est d’ordre moral : comment supporter qu’un enfant ait moins de chance de vivre ou de se développer normalement selon son lieu de naissance ? Mais cet impératif risque de ne pas résister à la crise et aux contraintes de revenu. La théorie économique fournit un argument fondé sur un intérêt rationnel. Les problèmes de santé dans les pays pauvres ont en effet deux conséquences susceptibles d’affecter les pays riches : les mouvements migratoires incontrôlés et le risque de propagation de certaines maladies infectieuses dont les foyers peuvent se trouvent dans les pays pauvres (virus du Sida, hépatites, etc.). Il faut donc permettre aux pays pauvres de trouver des ressources pour améliorer leur système de santé. De ce point de vue, l’aide au développement en général est décisive et notamment lorsqu’elle favorise l’éducation des filles, mais le financement de grands programmes d’aide à la santé ne doit pas être négligé. La France joue un rôle moteur dans ce domaine, par exemple en ayant impulsé la création du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et la malaria ou le Fonds mondial pour la vaccination.
L’organisation mondiale de la santé promeut un socle social pour tous sur le modèle de la sécurité sociale française.


Interview de Jean-Paul Moatti, professeur d’économie de la santé à l’université de la Méditerranée.

Sécurité sociale ; inégalités sociales ; inégalités face à la santé

La diffusion de cette séquence est pertinente pour introduire les inégalités d’accès et d’état de santé dans le monde. De ce point de vue, les statistiques de l’OMS ou la lecture des données de santé fournies par l’IDH complètent utilement la séquence vidéo.
Elle permet en outre de faire réfléchir les élèves sur la raison d’être fondamentale des politiques d’aide au développement. La santé constitue en effet l’un des biens publics mondiaux identifiés par l’ONU. De tels biens sont définis par leurs caractéristiques de non-rivalité, de non-exclusion, non seulement à l’intérieur d’un pays, mais également entre les pays. En d’autres termes, ces biens ont ceci de particulier qu’ils se jouent des frontières. Il en va ainsi des maladies infectieuses et des épidémies.
Enfin, cette séquence vidéo pourra conduire à mener deux réflexions très importantes avec les élèves : le rôle majeur de l’éducation des filles dans le développement et l’impulsion donnée par la France dans la recherche de financements innovants des biens publics mondiaux (taxe sur les billets d’avion par exemple).

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