Qu'est-ce qu'une épidémie ?
Phénomène brutal de propagation d’une maladie, apparition de cas nombreux dans un temps et un espace limités, maladies infectieuses ou pas, les définitions du phénomène épidémique ont évolué au cours d’une histoire qui remonte à la Grèce antique et qui s’achève avec les pandémies modernes. Pour Antoine Flahault, épidémiologiste, les modèles mathématiques contemporains permettent de mieux en cerner les contours.
compléments pédagogiques
Du préfixe grec épi, pouvant évoquer un « événement brutal », et du terme dêmos, « le peuple », l’épidémie est ici définie par Antoine Flahault comme un phénomène brutal (souvent infectieux) survenant au sein d’une population. Cette définition intègre trois critères essentiels : un nombre élevé de patients infectés, une zone géographique circonscrite et une délimitation temporelle (événement temporaire). On peut citer comme exemples les épidémies de grippe saisonnière ou de choléra. La pandémie (du grec pan, « tous », et dêmos, « peuple »), quant à elle, correspond à une épidémie dont l’extension géographique est beaucoup plus étendue, à l’échelle du globe par exemple. Le Sida est un exemple de pandémie. De nos jours, certains modèles mathématiques permettent d’affiner ces définitions en intégrant les notions de « seuil » et de « contagiosité » épidémiques.
Entretien avec Antoine Flahault
Notion d’épidémie, de pandémie, seuil épidémique.
En cycle 4, cette vidéo permettra d’introduire un certain nombre de notions sur l’épidémie dans le cadre du thème « Le corps humain et la santé, pour argumenter l’intérêt des politiques de prévention et de lutte contre la contamination et/ou infection ». Plusieurs pandémies ont marqué l’histoire de l’humanité. Parmi elles, la grippe espagnole a tout particulièrement impacté le continent européen au début du XXe siècle. Bien qu’elle n’ait pas forcément marqué la mémoire collective – sans doute en raison du fait qu’elle soit apparue au sortir d’un lourd conflit militaire (fin de la Première Guerre mondiale) –, elle a cependant causé la mort de plusieurs dizaines de millions de patients dans le monde. En s’appuyant sur cet exemple historique, que le professeur Flahault mentionne dans son intervention, on pourra demander aux élèves de rechercher le foyer épidémique de cette terrible maladie, de dresser le tableau clinique associé, de présenter son extension géographique, son caractère pandémique, de fournir et exploiter des données numériques présentant la prévalence de la maladie en octobre 1918 et en mars-avril 1919 ; enfin, de rechercher pourquoi les mesures prophylactiques conseillées à l’époque n’ont pas eu les impacts escomptés pour enrayer la propagation de ce fléau.
