Logo Corpus

L'âge du corps

Chaque corps humain possède un âge et il est facile de faire la différence entre un corps d’enfant et celui d’un vieillard. Mais chaque corps humain est aussi fait de molécules et d’atomes, briques de base de toute forme de vie. Le philosophe Michel Serres nous emmène dans une rêverie au cours de laquelle le corps se trouve connecté à la totalité du cosmos et prend l’âge de l’univers…

Ouvrircompléments pédagogiques

03:51
Cycle 3, Cycle 4, Lycée Général et technologique, 3e, 2de, Terminale S, Terminale STL, Terminale ST2S

Quand on observe le corps de quelqu’un, on devine son âge, à toutes sortes de détails physiques. On perçoit les performances liées à cet âge (être agile, boiter…). Chacun laisse donc percevoir quelque chose de son âge personnel.
Mais ai-je bien l’âge que j’ai, demande le philosophe ? Certaines zones de mon cerveau sont apparues dans mon espèce il y a quelques centaines d’années. Les molécules qui les composent ont 3,8 milliards d’années. Ces molécules sont composées de quatre atomes qui ont 12,13 milliards d’années.
Ainsi, le corps a un âge très ancien, qui le fait ressembler au monde. Le corps est une image du monde. Non seulement, il est l’interface entre moi et le monde, mais il est la représentation en moi de l’âge du monde. Par mon corps, je suis un être ouvert au monde.

Entretien avec Michel Serres.

L’âge de l’individu, de ses cellules, de ses gènes, de ses atomes…la place de l’être humain dans l’univers.

Exploitable à tous les niveaux du cycle 3 à la terminale, cette vidéo offre l’occasion de réfléchir sur la matière qui nous compose et notre place dans le monde.
Le philosophe quitte délibérément le terrain du vieillissement personnel et de ses implications psychologiques ou sociales. Il place l’individu dans deux autres mondes : l’espèce et la terre. Il montre comment l’évolution de ces trois mondes est parallèle, car ils ont des composantes communes.
Cette vision des choses permet de décentrer l’homme et de montrer qu’il est un élément parmi d’autres dans un tout où il y a beaucoup d’échanges entre les parties constitutives.
On montrera comment on a fait de l’homme la finalité et le parachèvement de la création (Bible : la Genèse), alors que l’analyse de Michel Serres, fondée sur des données scientifiques, montre ce que l’homme doit à sa nature chimique, elle-même faite d’éléments qui ont une histoire.
On pourra en déduire que cette vision est matérialiste (il n’y a dans la nature que des matériaux, qui évoluent selon leurs lois internes) et non spiritualiste (l’esprit aurait ses lois propres, séparées du reste de la nature, et qui feraient de l’homme un être tout à fait à part).

Vidéos associées