1855, Claude Bernard et le rôle du foie
Longtemps, le rôle du foie est resté énigmatique. Les Grecs anciens supposaient qu’il était le siège des émotions. Avec la découverte de la circulation sanguine au XVIIe siècle, on comprend que le foie ne produit pas le sang. Mais alors, à quoi sert-il ? Il faudra attendre le sacrifice de quelques chiens et la fameuse expérience du foie lavé de Claude Bernard pour commencer à comprendre son rôle dans la régulation de la glycémie.
compléments pédagogiques
Pour les Grecs, le foie était le siège des émotions. Au Moyen Âge, Galien prétend qu’il est la source du sang veineux qui est ensuite consommé dans les organes.
En 1850, à travers la physiologie, une science nouvelle qui cherche à comprendre le rôle des organes dans le corps, dont il est le fondateur, Claude Bernard (1813-1878) décide de travailler sur la consommation des sucres dans le corps et part à la recherche de l’organe qui les brûle. Il place des morceaux de différents organes dans une eau sucrée. Quelques heures plus tard, le sucre a disparu. Claude Bernard doute : le sucre serait-il consommé par tous les organes ? Il réoriente donc ses recherches et énonce, en 1853, une thèse : « La nature a placé dans le corps de l’animal un organe, le foie, qui fabrique le sucre avec le sang, quelle que soit, du reste, la nature de l’aliment. »
Si le rôle du foie est clairement établi, c’est l’expérience dite du foie lavé qui prouve définitivement, quelques années plus tard, que le foie transforme les aliments en sucre.
Archives historiques.
Rôle du foie dans la thèse de 1853 de Claude Bernard et impact de l’expérience du foie lavé dans la découverte scientifique.
En cycle 4, cette vidéo permettra d’aborder la compétence « Identifier par l’histoire des sciences et des techniques comment se construit un savoir scientifique » : l’objet des recherches de Claude Bernard à partir des années 1850 n’est pas un fait du hasard. Il est le point de rencontre de trois facteurs : l’émergence de la discipline physiologie, la question de l’énergie dans le corps (voir à ce propos la séquence Corpus « Fick et l’énergie du muscle »), mais aussi, et surtout, l’invention alors toute récente (1848), par le chimiste Hermann von Fehling, d’une « liqueur » qui permet de doser rapidement les concentrations de sucre dans un liquide. Or, sans la liqueur de Fehling, Claude Bernard n’aurait jamais pu fournir sa thèse en 1853. Ces éléments peuvent constituer la base d’une réflexion avec la classe sur les conditions pratiques d’une découverte scientifique. L’importance du milieu de réception sera aussi illustrée avec la séquence Corpus « Duhamel du Monceau et la croissance des os ».
En terminale S spé SVT, la vidéo pourra être utilisée en document d’appel ou en illustration dans le thème 3 « Glycémie et diabète ».