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Le 50e Anniversaire du traité de l’Élysée et les relations franco-allemandes

La paix de Briand et Stresemann

L’occupation de la Ruhr décidée par le gouvernement Poincaré en janvier 1923 pour contraindre l’Allemagne à exécuter les clauses du traité de Versailles déclenche une profonde crise. La population allemande organise la résistance passive, l’économie s’effondre. Les Anglo-Américains se montrent très critiques vis-à-vis de l’intransigeance française. En juillet 1924, la France accepte le plan de l’américain Dawes qui fixe le montant des réparations de guerre. L’occupation militaire, source de tensions, n’a plus de sens et l’armée évacue progressivement la Ruhr. En octobre 1925, en Suisse, à Locarno, une conférence internationale aboutit à la signature d’accords entre puissances européennes, dont la France et l’Allemagne, à l’initiative de Gustav Stresemann et Aristide Briand. Les signataires reconnaissent les frontières internationales et s’engagent à renoncer à la force pour satisfaire leurs revendications. En conséquence, l’Allemagne est admise comme membre de la Société des nations (Völkerbund) à Genève. Il s’ensuit une période d’optimisme dans les relations franco-allemandes, qui s’effondrera avec la crise économique et l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Gustav Stresemann et Aristide Briand reçoivent le prix Nobel de la paix en 1927 pour leur engagement. Très critiqués dans leurs pays respectifs, ils disparaissent peu de temps après leur accord. Le premier meurt de maladie en 1929 et le second en 1932.

Extraits du discours de ratification des accords de Locarno à la Chambre des députés, 26 février 1926

[...] Le peuple allemand est un grand peuple, il a ses qualités et ses défauts.
 Le peuple français et lui se sont rencontrés, à travers les siècles, sur bien des champs de bataille qu’ils ont ensanglantés. La dernière guerre a été effroyable, elle a dépassé toutes les prévisions. Ce ne sont plus des armées restreintes qui ont été aux prises, ce sont des nations entières qui, pendant des années, se sont déchirées.
 Et puis, il y a eu des vainqueurs, oui ! qui sont sortis de là avec un grand prestige, avec une force morale agrandie, certes. Mais aussi dans quel épuisement !
 Où sont les peuples qui peuvent résister à de telles secousses ? Et quelles craintes n’éprouve-t-on pas quand on les voit dans cet état de faiblesse physiologique, de faiblesse financière, et qu’on se dit que, demain peut-être, faute de quelques précautions, faute d’accords qui les obligent à réfléchir le temps nécessaire pour se détourner de la guerre, ils pourraient être rejetés encore les uns contre les autres dans de pareilles convulsions ! Mais que resterait-il donc de ces malheureux peuples si une nouvelle guerre survenait ? (Vifs applaudissements à gauche, à l’extrême gauche et au centre.)
 Je vous le dis simplement, faisant appel à votre raison, à vos cœurs et à votre patriotisme : Locarno, c’est ce qui peut empêcher cela. Locarno, c’est une barrière contre l’irréflexion. Locarno, c’est la nécessité de discuter. C’est, pour les peuples, la possibilité de se donner une raison de ne pas tomber aveuglément les uns sur les autres.
 Ne serait-ce que cela, messieurs, ce serait énorme. [...]
 Et quant à notre frontière, comment est-elle sauvegardée désormais ? Par le jeu d’une garantie internationale. Le Rhin devient une frontière internationale. Voilà la vérité. [...]

Aristide Briand.

Extraits du discours de Gustav Stresemann lors de la remise du prix Nobel de la paix à Oslo, le 29 juin 1927

An die Spitze der französischen Außenpolitik trat Briand, der Nachfolger Herriots, der die Zusicherung der Ruhrräumung einlöste. Es kam mit der deutschen Initiative des Memorandums vom 9. Februar 1925 die Inauguration der Politik von Locarno. Es wäre eine Unwahrheit, zu sagen, dass diese Politik vom ersten Augenblick an freudige und herzliche Zustimmung gefunden hätte. Misstrauen draußen verhinderte die schnelle Beantwortung des deutschen Schrittes. Missdeutung im Innern trat ihr entgegen, die schwächliche Resignation da sah, wo in Wirklichkeit eine aktive Politik einsetzte, die man glaubte als eine Verzichtspolitik bezeichnen zu können. Neue Fragen warf die Gegenseite in die Debatte, um Deutschlands Wunsch nach Frieden zu erproben. Der Eintritt in den Völkerbund wurde als Voraussetzung geschaffen für die Bekräftigung der Locarno-Verträge. Welche Wendung sprach sich darin aus ! Einst hatte Deutschland 1919 den Eintritt in den Völkerbund erstrebt und war von kurzsichtigen und einsichtslosen Leuten in diesem Wunsche zurückgewiesen worden. Jetzt wünschte man seinen Eintritt [...]
 Im September geschah Deutschlands Eintritt in den Völkerbund, bei dem Herr Briand in einer Rede, die in allen Erdteilen gehört wurde, davon sprach, dass die Zeit der Kanonen und Mitrailleusen vorbei sein müsse, und in der er die Worte sprach, die über diesem Jahrhundert stehen sollten, dass die beiden Großen Völker, Deutsche und Franzosen, so viel Lorbeeren im Kriege auf den Schlachtfeldern gegenseitig errungen hätten, dass die Zukunft sie nur sehen sollte im Wettbewerb um die Großen idealen Ziele der Menschheit.
 Wer diese Stunden in Genf erlebt hat, der wird sie in seinem Leben nicht vergessen. 

Gustav Stresemann.

Une caricature du journal satirique berlinois Kladderadatsch, 1926

Une caricature du journal satirique berlinois Kladderadatsch, 1926

Aristide Briand et Gustav Stresemann, Kladderadatsch, 1926, illustration de Hahmann Werner (1883-1951), Paris, BnF.
© Archives Charmet/The Bridgeman Art Library.

Suggestion d’activité

Wer sind die zwei Politiker auf dem Bild ? In welchem Kontext wurde diese Zeichnung veröffentlicht ? Was will der Zeichner kritisieren ? Welche Rolle haben diese zwei Minister für die deutsch-französische Annäherung in den 20er Jahren gespielt ? Schreiben Sie einen kurzen Text über den „Geist“ von Locarno.