Le dirigisme économique de l'Etat
Dessin paru dans Le Journal du 2 mai 1917
La caricature met en évidence de manière humoristique l'omniprésence de l’administration pendant le conflit et les tracasseries qui en découlent. L’une des conséquences de la guerre est l’intervention de l’État dans l’économie. Son action est importante : réquisitions, impôts, mobilisation du personnel qualifié, gestion de la pénurie (cartes d'alimentation). De même, il réglemente, oriente et dirige la production. En Allemagne, c'est un véritable dirigisme d'État qui se met rapidement en place sous le contrôle de l'armée. La France et le Royaume-Uni établissent des partenariats avec les entreprises privées. Un rapport du War Cabinet de 1917 indique que « l'année 1917 a vu l'extension du contrôle de l'État jusqu'à couvrir non seulement les activités nationales affectant directement l'effort militaire mais toutes les branches de l'industrie : production, transport, fabrication ». En France, on crée de nouvelles structures administratives pour assurer son emprise sur l’économie : le sous-secrétariat d’État à l’artillerie et aux munitions, le ministère de l’armement. En 1916-1917 des lois élargissent le pouvoir d’intervention de l’État. À partir de 1917, on peut parler de dirigisme avec Clemenceau. En 1918, le gouvernement institue le contrôle des changes (c'est-à-dire qu'il réglemente l'achat ou la vente des devises étrangères) et un système de rationnement. À la fin de la guerre, en France comme au Royaume-Uni et en Allemagne, l'État a pris le contrôle de l'ensemble de l'activité économique.