Les cinq fusillés de Limoges

Fusillés pour l’exemple

Les cinq fusillés de Limoges désignent des soldats nés à Limoges et “fusillés pour l’exemple” suite à des condamnations à mort prononcées par des Conseils de guerre en 1915 et 1916, pendant la Grande Guerre. Il s’agit de Jean Faucher, Charles Francis Fournerie, Nicolas Leboutet, Pierre Tranchant, et Antoine Voisin.  Conformément à la décision du conseil municipal de la ville de Limoges du 13 décembre 2016, les noms des fusillés figureront sur la stèle entourant le monument aux morts de la place Jourdan inaugurée le 11 novembre 2018 et où seront également gravés les 3005 noms des Morts pour la France nés ou domiciliés à Limoges au moment de leur décès. Il faudrait parler des “quatre plus un” car le cas du soldat Antoine Voisin comporte une part de mystère : sur le site Mémoire des hommes du Ministère de la défense, il figure dans la base des fusillés de la Première Guerre mondiale (1), mais il figure aussi dans la base des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale, sans avoir été réhabilité par un procès pendant l’entre-deux-guerres… En conséquence Antoine Voisin s’est retrouvé dans la liste des 3005 Morts pour la France de Limoges et la Libre Pensée qui milite pour la réhabilitation de tous les fusillés et la presse locale n’évoquent que quatre fusillés pour l’exemple.

Cet article se propose de présenter pour chaque fusillé des indications biographiques tirées des actes d’état civil en ligne auprès des Archives départementales de la Haute-Vienne et de résumer les informations contenues dans les archives des conseils de guerre conservées au Service historique de la Défense et composées des minutes de jugement et des dossiers de procédure (2).

(1) Le corpus des fusillés documentés ne comporte pas que des “fusillés pour l’exemple”, mais aussi des fusillés condamnés pour crimes ou délits de “droit commun”  ou pour espionnage, des fusillés sans jugement et des exécutés sommairement. Sur 1009 fusillés recensés on compte 640 “fusillés pour l’exemple”. Pour plus de détails sur la Base des fusillés consultez le site Mémoire des Hommes : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/article.php?larub=211&titre=fusilles-de-la-premiere-guerre-mondiale

(2) Les archives des conseils de guerre : “Dossiers de procédure et minutes de jugement constituent le reflet le plus direct de l’activité des conseils de guerre. Une même minute ou un même dossier peuvent concerner plusieurs fusillés ou plusieurs accusés jugés lors d’une même séance du tribunal. Les minutes présentent un aperçu sommaire des affaires jugées : elles ne contiennent en effet que l’état civil du prévenu, l’acte d’accusation, les attendus du jugement et la sentence du tribunal. Le dossier de procédure est la source la plus complète, dans la mesure où il comprend l’ensemble des documents ayant servi à l’instruction.” Site Mémoire des hommes.

Comment fonctionnait la justice militaire pendant la Première Guerre mondiale

“Un bon moyen de connaître ce fonctionnement en détail est de consulter mon livre Fusillés pour l’exemple, 1914-1915, car j’y consacre de longs développements. Pour résumer, la justice militaire s’appuyait sur un code adopté en 1857 sous Napoléon III, durci pour le temps de guerre par une loi du 18 mai 1875. Le souci étant que la manifestation de le justice n’entrave pas la bonne marche des opérations militaires et pour ce faire l’instruction était des plus rapides et le jury réduit à cinq personnes. Un officier remplissait les deux fonctions de juge d’instruction et de commissaire du gouvernement. L’appel à jugement était possible mais, en temps de guerre, pouvait être suspendu sur décision du président de la République. Ce qui fut le cas dès le début du conflit. De même, le président accepta de ne pas être consulté avant exécution si les circonstances l’imposaient, le recours à la grâce présidentielle devant , suivant l’instruction qui l’annonçait, “constituer l’exception”. Seul le général qui avait provoqué la mise en jugement pouvait suspendre l’exécution.” Extrait de l’article : Fusillés pour l’exemple ? Entretien avec André Bach, publié le 6 juin 2017 sur le site de la Mission du Centenaire.

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Les fusillés pour l’exemple de Souain et de Flirey

 « Si les hommes ne partent pas à l’assaut, je fais tirer le 75 sur les tranchées »  : menace qu’aurait prononcée le général Réveilhac, le 10 mars 1915 dans le secteur de Souain (Marne).

Le GQG de Joffre ne se soucie guère de ces soldats qui sont qualifiés de « matériel humain » dans certains rapports ! Les témoignages d’officiers montrent qu’au printemps 1915, les fantassins en ont assez des sacrifices inutiles des offensives de Champagne et d’Artois. La démoralisation des soldats va finir par se transformer dans quelques cas par le refus de sortir des tranchées pour se faire massacrer. Un premier incident se produit les 8 et 10 mars 1915 dans le secteur de Souain, où les hommes du 336e régiment d’infanterie refusent de partir à l’assaut. Vingt-quatre hommes, dont six caporaux seront traduit en conseil de guerre, et quatre seront condamnés et « fusillés pour l’exemple » le 17 mars 1915.Il faudra attendre le 3 mars 1934 pour que la Cour spéciale de justice militaire prononce leur réhabilitation.

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Un article de 1921 sur les fusillés de Flirey

Le Bulletin de l’association des mutilés et réformés de guerre du département de la Creuse, dans son numéro 32 de septembre 1921, comporte en première page un article consacré aux fusillés de Flirey en avril 1915 et structuré en quatre paragraphes : les faits, les fautes, les réparations, les sanctions.

Autres ressources du site sur le sujet des fusillés :

Les fusillés de la Grande Guerre du Limousin

Un webdocumentaire de RFI sur les fusillés pour l’exemple de la Première guerre mondiale

Sélection de ressources pour aborder en classe la guerre 14-18

Une sélection de ressources sur la Grande Guerre élaborée par le CDDP 81

Page d'accueil GG CDDP 81 sélection sur scoop.it

Cliquez sur l’adresse suivante pour accéder à la sélection : http://www.scoop.it/t/grandeguerre81

Les fusillés de la Grande Guerre du Limousin

Pour l’historien Antoine Prost, président du conseil scientifique de la Mission du centenaire de la première guerre mondiale, la mise en ligne des dossiers des fusillés, consultables sur le site Mémoire des hommes et au Musée de l’armée, permet la réintégration de ces hommes dans la mémoire nationale. Il explique dans un entretien donné au journal Le Monde combien « Il est très difficile de faire le tri entre les fusillés »

http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/10/31/antoine-prost-il-est-tres-difficile-de-faire-le-tri-entre-les-fusilles_4515057_3224.html

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La mise en ligne le 11 novembre 2014 de la base des fusillés de la Première Guerre mondiale

Base de données des militaires et civils fusillés en application d’une décision de la justice militaire ou exécutés sommairement durant la Première Guerre mondiale

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