Le centenaire du génocide arménien

Le génocide des Arméniens : un bilan des recherches.

Dans le contexte du centenaire du génocide des Arméniens, la communauté scientifique internationale entend faire le bilan de cent ans de recherche en proposant notamment un colloque dans une perspective globalisée et pluridisciplinaire à Paris, du 25 au 28 mars 2015. Sont également prévues de nombreuses manifestations culturelles et scientifiques, en province et à l’étranger. Annette Becker et Raymond Kevorkian dressent un état des connaissances sur le génocide des Arméniens.

Camp de concentration de Ras ul-Aïn, janvier 1916, coll. Archives nationales d’Arménie. © D.R.

” Si les Ottomans ont perdu la guerre, les Turcs l’ont gagnée. mais la tentative d’homogénéisation de leur nation a été payée par les minorités chrétiennes qui ont été détruites : les Arméniens, situés au cœur du programme meurtrier de l’État (sans doute 1,3 millions de morts, accompagnés de viols, d’enlèvements de femmes et d’enfants et de conversions forcées) et, secondairement, les Assyro-Chaldéens ou Syriaques.”

► Lire la suite de l’article publié le 28 janvier 2015  par Annette Becker et Raymond Kevorkian sur le site de la Mission du Centenaire. http://centenaire.org/fr/espace-scientifique/pays-belligerants/le-genocide-des-armeniens-un-bilan-des-recherches

L’extermination des Arméniens

” En 1914, la population arménienne dépasse les deux millions d’individus, soit 10% du total de l’Empire ottoman. Au recensement turc de 1927, on n’en compte plus que 64 000. Ce qu’il est advenu de ce peuple rayé de la carte de l’Anatolie orientale porte un nom, et peu importe qu’il ait été forgé plus tard, en 1944, à l’occasion d’une nouvelle hécatombe : un génocide. Parce que les Arméniens sont apparus comme des ennemis de l’intérieur, la logique de la guerre totale a conduit les Turcs à décider leur extermination en camouflant leurs noirs desseins derrière de prétendus impératifs militaires.” 1915, L’enlisement, Jean-Yves Le Naour, Éditions Perrin 2014, p.275.

” Qui se souvient du massacre des Arméniens ?” interrogeait Adolf Hitler à la veille du second conflit mondial. id. p.289.

La célébration du centenaire du génocide arménien, le 24 avril, est un événement international à Erevan, en Arménie. Mais la Turquie demeure campée dans un négationnisme d’État.

Pour la première fois hier, le pape a explicitement employé le terme de “génocide” pour dénoncer le massacre des Arméniens il y a un siècle, provoquant la colère des autorités turques. Que s’est-il passé exactement ?

  • « Pour les Turcs, reconnaître le génocide est une trahison ». Article du journal Le Monde , 22 avril 2015.
    A l’occasion de la commémoration des cent ans du génocide des Arméniens, l’historien Edhem Eldem explique les origines du négationnisme de l’État turc.
  • Ce qu’il faut savoir du génocide des Arméniens. Vidéo Le Monde.fr, 23 avril 2015, durée 05:12

En 1915, les Arméniens de l’Empire ottoman sont victimes du premier Génocide du 20ème siècle. 100 ans plus tard, cet épisode tragique de l’histoire cristallise toujours des tensions entre le gouvernement turc, qui refuse de le reconnaître en tant que tel, et les Arméniens qui poursuivent le travail de mémoire et d’histoire.

  • Génocide arménien : une si lente reconnaissance. Les décodeurs, Le Monde, 24 avril 2015.

    Au total, seuls 23 pays reconnaissent comme génocide le massacre d’1,5 million d’Arméniens entre 1915 et 1923. Et il existe des différences de taille entre ces reconnaissances.

    ” Le choix de la reconnaissance ou non du génocide arménien est en tout cas toujours lié à une stratégie diplomatique. Cela explique pourquoi les États-Unis ont tellement de mal à avancer sur ce point, en dépit de son importante diaspora arménienne : la Turquie est une alliée de longue date de l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique Nord) et joue un rôle stratégique dans les intérêts américains au Moyen-Orient.”

Actualisation de l’article le 6 décembre 2018 :

Au bout de la quête d’une vie, l’universitaire turc publie des preuves irréfutables, selon lui, que la Turquie a bien ordonné le massacre des Arméniens.

L’Historien turc Taner Akçam, professeur d’études sur le génocide arménien à l’Université Clark dans le Massachusetts, a lancé sur internet une archive numérique d’éléments de preuves recueillies par Krikor Guerguerian, un rescapé du génocide arménien documentant les atrocités de 1915. ► https://wordpress.clarku.edu/guerguerianarchive/

Retrouver un ancêtre blessé en 1914-1918

Plus de quatre millions de blessés

Sur huit millions de combattants français de la Grande Guerre, quatre millions ont été blessés, dont la moitié au moins à deux reprises, et 700 000 ont été réformés pour invalidité. Autant dire que toutes les familles ou presque sont concernées.

Dans le cadre des commémorations de la Grande Guerre, le service de Santé des Armées a montré comment il avait du à cette époque s’adapter aux conditions médicales « hors normes » du conflit.

Tant publiques que privées, des archives permettent de retracer le parcours d’un ancêtre blessé et soigné, mais elles sont réparties sur l’ensemble du territoire français, voire au-delà pour les soldats alsaciens-lorrains qui ont combattu du côté allemand. Il est ainsi difficile, pour celui qui cherche un aïeul, de se retrouver sans guide dans la masse des fonds et des sites d’archives disponibles.

Ce livre indique donc la démarche et les documents à consulter en fonction de leurs lieux de conservation. Grâce aux exemples illustrant chaque type de recherche, le généalogiste découvrira les nombreuses pistes qui s’offrent à lui.

Une façon, en retrouvant toutes ces informations biographiques, de rendre hommage à cet ancêtre soldat qui a gardé dans sa chair les traces de son dévouement.

Cet ouvrage a reçu la Médaille d’or de la Société française d’histoire des hôpitaux et de l’AP-HP dans le cadre de Paris Healthcare en mai 2018. Plus d’informations.

L’auteur :

Sandrine Heiser, conservateur du patrimoine aux Archives nationales, est à l’initiative de la première Journée du généalogiste tenue au Service historique de la Défense en juin 2012. Elle a co écrit le guide Archives militaires, mode d’emploi, réedité en 2017.

Quatre témoignages sur la Grande Guerre depuis les services de santé

Il s’agit de quatre témoignages de grande qualité, de la part de deux médecins et de deux brancardiers, qui ont en commun d’avoir traversé toute la Grande Guerre. Ils illustrent toute la violence et l’horreur des combats, mais également les moments moins dramatiques de la vie quotidienne de ceux qui avaient pour  mission de secourir et d’apporter les premiers soins.

1. J’étais médecin dans les tranchées. 2 août 1914 – 14 juillet 1919

Louis Maufrais (1889-1977), originaire de Dol-de-Bretagne a été médecin au 94e régiment d’infanterie, puis au 40e régiment d’artillerie de campagne et termine la guerre comme chirurgien assistant à l’ambulance 1/10 de la 42e division. Dans la préface, l’historien Mar Ferro met en avant le parcours exceptionnel d’un homme qui a traversé les champs de bataille les plus sanglants : l’Argonne, la Champagne, Verdun, la Somme, le Chemin des Dames… Son récit nous est parvenu en 2008 par l’intermédiaire de sa petite-fille,  Martine Veillet,, qui a travaillé sur les cassettes enregistrées par son grand-père quelques années avant sa mort, ainsi que sur les nombreuses photos qu’il avait prises à l’époque.

Louis Maufrais 2008

2. Destins ordinaires dans la Grande Guerre : un brancardier, 4 août 1914 – 9 janvier 1919

Martial Goulmy (1891-1937) originaire de Donzenac en Corrèze a été brancardier-musicien au 108e régiment d’infanterie de Bergerac. Il a également traversé l’ensemble de la Grande Guerre, depuis la Belgique en passant par la Marne, les tranchées de Lorraine et d’Artois, la Somme et l”enfer” de Verdun, pour finir par le front italien. C’est dés la fin de la guerre qu’il a mis en forme les notes prises tout le long du conflit. Le récit a été publié par les Presses Universitaires de Limoges en 2012, accompagné de notes tirées du Journal des marches et opérations du 108e RI. Dans sa courte introduction, l’auteur indique que ses souvenirs de guerre sont écrits “sans aucune préoccupation littéraire”, mais que  le lecteur y découvre “des détails sur la vie du soldat en campagne et la preuve que les brancardiers, quoique non combattants, ne sont pas toujours loin du feu ni à l’abri du danger”.

Destins ordinaires de la GG 2012

3. Les carnets de Laurent Pensa, musicien-brancardier au 31e RI (1914-1918)

” À l’instar de milliers d’hommes, Laurent Pensa a été conscrit en 1914 et a souhaité garder la trace de son expérience qu’il relatait quotidiennement dans ses carnets de notes écrites et les centaines de photographies qu’il prenait. Son témoignage exprime ce que de nombreux soldats de la Première Guerre mondiale ont vécu.”

Ce témoignage est une ressource pédagogique produite par le CRDP de l’académie d’Amiens en 2006. Il se présente sous la double  forme d’un DVD-vidéo contenant un film sur les traces du soldat Pensa, des interviews de spécialistes ; et d’un CD-Rom avec l’intégralité des carnets et photographies de Laurent Pensa.

Consultez le site qui accompagne cette ressource et qui propose des pistes pédagogiques pour exploiter le film et le cédérom : http://crdp.ac-amiens.fr/pensa/

les-carnets-de-laurent-pensa-musicien-brancardier-au-31e-ri-1914-1918

4. « Ce que j’ai vu de la Grande Guerre », photographies de Frantz Adam

Frantz Adam (1886-1968) d’origine alsacienne, était médecin au 23e régiment d’infanterie de Bourg-en-Bresse. Après-guerre il deviendra un psychiatre réputé. Son témoignage est à la fois celui d’un écrivain et d’un photographe. Il a publié en 1931  « Sentinelles… prenez garde à vous… ». Souvenirs et enseignements de quatre ans de guerre avec le 23ème R.I. ►Consultez l’analyse du témoignage sur le site du CRID 14-18 http://www.crid1418.org/temoins/2008/07/31/adam-frantz-1886-1968/

Mais c’est en tant que photographe que son apport est d’actualité.  Équipé d’un Vest Pocket Kodak  à soufflet il a pris de nombreuses photographies du front pendant toute la durée de la Grande Guerre. Cent cinquante d’entre elles ont été transmises par la famille à l’Agence France-Presse et publiées en 2013 dans l’ouvrage « Ce que j’ai vu de la Grande Guerre », aux éditions La Découverte.

Ce que j'ai vu de la GG Frantz Adam

► Consultez une sélection des photographies sur le site de la Mission du Centenaire http://centenaire.org/fr/tresors-darchives/fonds-prives/archives/ce-que-jai-vu-de-la-grande-guerre-photographies-de-frantz

► Lisez l’article Frantz Adam, photographe des tranchées sur le site du journal Le Monde http://www.lemonde.fr/centenaire-14-18-livres/article/2014/05/05/frantz-adam-photographe-des-tranchees_4411956_4366945.html

“Les quatre saisons sur le front de Jean Viallaneix”

Le carnet de guerre, intitulé « Les quatre saisons sur le front de Jean Viallaneix » a été achevé le 9 avril 2013. Il a été réalisé par l’école de Vitrac-sur-Montane en Corrèze, sous la conduite de Violaine Faramond-Pessayre, professeure des écoles. Le carnet retrace l’itinéraire de Jean Viallaneix, jeune Poilu originaire de Sarran qui fut tué sur le front le 25 septembre 1915. Il comporte des extraits de courrier, des photographies et il est illustré par les dessins des élèves.

Couverture du livre de l'école de Vitrac 19 -

L’école s’était engagée dans la participation au Concours “La Grande Guerre vue par les enfants petits artistes de la Mémoire”, organisé par l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre. Le carnet a obtenu, le 23 avril 2013, le premier prix du Département de la Corrèze. Il a également reçu en 2014 le label “Centenaire” de la Mission du Centenaire de la Guerre 14-18. Le livre a été édité en janvier 2015 et 250 exemplaires ont été distribués dans toutes les écoles de la Corrèze.

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