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par Hélène Lucisano et SavoirsCDI,
[2010]
Mots clés : internet , information
L’enquête en ligne sur les pratiques professionnelles des enseignants-documentalistes a été ouverte au public du 25 septembre 2009 au 22 février 2010. Accessible sur le site Savoirs CDI, elle a été de plus annoncée sur les listes de diffusion des enseignants-documentalistes cdidoc et e-doc. Elle s’adressait à tous les enseignants-documentalistes ou faisant fonction.
Au moment de la clôture, on comptait 2 063 participants, ce qui représenterait plus de 15 % des enseignants-documentalistes de France (en établissements publics et privés), et près de la moitié des abonnés de la liste cdi-doc. Sur ces 2063 participants, certains n’ont pas terminé le questionnaire. Cependant, même pour les dernières questions, on dispose d’un minimum de 1 600 réponses. Ce nombre élevé de répondants est un signe de l’intérêt que cette enquête a soulevé et permet d’obtenir des résultats réellement significatifs.
88 personnes ont en outre laissé des commentaires qui nous permettent d’avoir une petite idée de la façon dont l’enquête a été perçue. Certaines de ces remarques portent sur une partie précise de l’enquête et seront citées en temps voulu. D’autres tiennent au principe même de l’enquête et il est intéressant d’en faire ici un bref état.
Dans plus d’un quart des messages sont exprimés des encouragements pour le dépouillement, le souhait d’être informé des résultats ou l’intérêt que la personne a trouvé à ce questionnaire. Parmi ces remarques reçues, nous en citerons quelques unes qui précisent la pensée de leur auteur : « Questionnaire intéressant, qui permet de "se poser un moment " pour réfléchir à ses pratiques et de noter des produits inconnus. », « Je trouve cette enquête très pertinente. Elle m'a également permis de découvrir des notions que je ne connaissais pas et de re-découvrir certaines que j'avais oubliées. », « Enfin une enquête qui interpelle vraiment les prof-doc! » et encore « je trouve très utile et nécessaire cette réflexion de base pour une attitude positive et réfléchie ; et apporter une efficacité dans votre démarche afin de recenser le quotidien des acteurs de terrain et vous approcher au plus près des besoins et attentes des professionnels et pédagogues que nous sommes tous, puisque nous sommes dans un grande famille qui est éducation. Merci à vous ! »
Les messages globalement critiques sont de trois sortes :
Le portrait type du répondant est une femme âgée de 30 à 50 ans, certifiée de documentation et ayant entre 10 et 20 ans d’ancienneté dans la fonction de documentaliste. Elle exerce dans un collège de l’enseignement public et a choisi de n’adhérer à aucune association professionnelle. Son domicile et son établissement disposant d’une connexion à internet, elle passe plusieurs heures par jour sur le web, notamment pour consulter ses messageries personnelle et professionnelle et s’informer à partir de différents sites, dont des sites web de journaux ou périodiques imprimés, type lemonde.fr, liberation.fr.,…
Lisant occasionnellement la presse quotidienne nationale et plus régulièrement la presse quotidienne régionale, elle appartient à un foyer abonné à différentes publications dont des magazines jeunesse et des magazines culturels. Elle consacre entre 1 et 5 heures de son temps à écouter la radio et à regarder la télévision, et ne pratique ni la baladodiffusion, ni le visionnage en différé des émissions de télévision sur internet.
Attardons nous maintenant sur le détail des réponses reçues, et peut-être avant tout sur le type d’établissement dans lequel exercent les personnes qui ont répondu à cette enquête :
Dans quel type d'établissement exercez-vous ? | |
Collège | 59,7 % |
Lycée général et technologique | 29 % |
Lycée professionnel | 19,5 % |
Autre | 6,3 % |
Parmi les autres types d’établissements représentés, on trouve des établissements du SCÉRÉN (CRDP, CNDP), des universités, un IUT, des IUFM, des lycées agricoles, des CFA, des EREA, un Institut de formation en soins infirmiers, le CNED, un ministère. On notera également que certains collègues ont choisi de mentionner dans cette case Autre le terme de Cité scolaire, ce qui signifie qu’ils travaillent à la fois pour le collège et le lycée, qu’un inspecteur a également répondu à cette enquête et que deux répondants exercent en Turquie.
Tout comme le nombre de participants, cette répartition entre les niveaux d’enseignement contribue à rendre les réponses reçues significatives et représentatives. De même, le fait que 17,8 % des répondants travaillent dans des établissements privés (16,4% dans des établissements sous contrat et 1,4 % en établissement privé) renforce encore la représentativité de ces réponses.
Si nous quittons les établissements pour nous intéresser maintenant aux personnes, le premier élément qui nous frappe est que les répondants sont à 90 % des femmes. Ce déséquilibre est très supérieur à celui que l’on trouve pour l’ensemble des enseignants certifiés (62 % de femmes selon Repères et références statistiques, Ministère de l’Education nationale, édition 2009).
En ce qui concerne deux questions proches et en même temps très distinctes, l’âge des répondants et leur ancienneté dans la fonction d’enseignant-documentaliste, nous disposons de deux tableaux.
Quel âge avez-vous ? | |
Entre 20 et 30 ans | 15,9% |
Entre 30 et 40 ans | 32,8% |
Entre 40 et 50 ans | 28,4% |
Plus de 50 ans | 22,9% |
2005 réponses |
Quelle est votre ancienneté dans la fonction d'enseignant-documentaliste (arrêtée au 1/09/2009) ? | |
Moins de 5 ans | 28% |
Entre 5 et 10 ans | 26,6% |
Entre 10 et 20 ans | 34,4% |
Plus de 20 ans | 10,9% |
2061 réponses |
61,2 % des personnes répondant à l’enquête ont donc entre 30 et 50 ans. Il s’agit d’une majorité de personnes déjà bien ancrées dans leur profession de documentaliste : 79 % a plus de 5 ans d’expérience et 43,7 % plus de 10 ans.
Proportionnellement, la population féminine est un peu plus jeune que la population masculine, puisque les moins de 30 ans y représentent 16,4 % (12,9 % chez les hommes) et les « plus de 50 ans » 22,3 % contre 26,3 % chez les hommes.
Si l’on considère la répartition des répondants par rapport à leur ancienneté dans la fonction d’enseignant-documentalistes, on constate qu’une relative égalité entre les deux premières catégories (« moins de 5 ans » et « entre 5 et 10 ans »), le "gros des troupes" ayant entre 10 et 20 ans d’ancienneté. Seule la dernière (« plus de 20 ans ») est nettement moins représentée. Elle correspond aux personnes qui exerçaient déjà des fonctions d’enseignant-documentaliste avant la création du CAPES de documentation.
Parmi les personnes ayant moins de 5 ans d’ancienneté dans la fonction, si près de la moitié (47,7 %) ont entre 20 et 30 ans, 22,1% ont plus de 40 ans et 6,3 % plus de 50 ans. La fonction d’enseignant-documentaliste est donc une fonction qui peut être choisie en deuxième partie de vie professionnelle.
80,8 % des répondants sont titulaires du CAPES de documentation [1].
Si l’on rapproche le fait d’être certifié avec l’expérience dans la fonction d’enseignant-documentaliste, on obtient les résultats suivants :
La proportion de titulaires est particulièrement élevée chez les personnes ayant entre 10 et 20 ans d’ancienneté, où elle est de 91,1 %. On peut voir qu’elle est en revanche nettement inférieure aux deux extrêmes du prisme, c’est à dire chez les répondants ayant moins de 5 ans d’ancienneté (70,1 % de titulaires) et chez ceux qui ont plus de 20 ans d’expérience (66,5 %). En ce qui concerne ces derniers, le CAPES de documentation ayant été créé il y a 20 ans justement, on peut supposer qu’un certain nombre de personnes déjà en poste en CDI au moment de la création du CAPES n’ont pas souhaité le passer, même en interne.
Pour les répondants ayant moins de 5 ans d’expérience, on constate que ceux d’entre eux qui ont moins de 30 ans ont le CAPES à 78,5 %, chiffre qui reste inférieur au taux global mais qui s’en rapproche.
En revanche, les documentalistes de fraiche date plus âgés sont plus nombreux à ne pas avoir passé le CAPES de documentation. Ainsi, parmi les personnes de plus de 50 ans ayant indiqué avoir moins de 5 ans d’ancienneté, 65,7 % n’ont pas le CAPES de documentation, (alors que le taux global de non titulaires est de 19,2 % pour l’ensemble des répondants) mais 48,6 % sont par contre titulaire d’un autre concours de l’éducation nationale. On peut donc penser qu’il s’agit d’enseignants de discipline ayant choisi de se reconvertir.
Si l’on compare maintenant la proportion de certifiés chez les hommes et les femmes, on constate que les femmes sont plus souvent certifiées que les hommes, 81,6 % contre 76 %. Cette différence est particulièrement visible chez les plus âgés et les plus jeunes des répondants (nous parlons ici de l’âge et non de l’expérience). Si 71,1 % des personnes de plus de 50 ans sont certifiées en documentation, c’est le cas de seulement 56,9 % des hommes de cette tranche d’âge, tandis que 73,7 % des femmes le sont.
Pour les personnes non certifiées de moins de 30 ans, nous avons d’une part :
Ces comparaisons laisseraient supposer que, alors que les hommes semblent (au moins au vu de ces résultats purement quantitatifs) faire des vacations en CDI sans avoir à proprement parler de projet professionnel arrêté en ce domaine, ces jeunes femmes ont déjà l’intention de se tourner vers les métiers de la documentation, même si elles n’ont peut-être pas forcément l’intention de rester dans l’enseignement et souhaiteraient éventuellement être documentalistes en entreprise.
Nous avons déjà un peu évoqué la question des diplômes en documentation détenus par les répondants (en dehors du CAPES). La première chose à dire est que la moitié des certifiés ne possède pas d’autre diplôme en documentation.
15,1 % des certifiés sont titulaires d’une mention Documentation obtenue comme option d’une formation universitaire, 23,8 % d’un diplôme en documentation niveau bac + 2 ou 3 et 15,2 % d’un diplôme bac + 4 et plus.
Parmi les personnes exerçant les fonctions d’enseignants-documentalistes sans être titulaires du CAPES, on note que 48,7 % n’ont aucun diplôme en documentation mais que 22,6 % détiennent un diplôme bac + 4 et plus.
Sur l’ensemble des répondants, certifiés ou non, 49,5 % n’ont pas de diplôme en matière de documentation (le CAPES n’étant pas pris en compte). Cette proportion atteint 62,2 % chez les enseignants-documentalistes masculins. Globalement, les hommes sont en fait moins diplômés que les femmes, quel que soit le niveau du diplôme :
Diplôme en documentation [3] | |||
Ensemble des répondants | Homme | Femme | |
Aucun diplôme | 49,5% | 62,2% | 48,1% |
Mention documentation | 14,7% | 10,5% | 15,3% |
Bac + 2-3 | 23,3% | 15,1% | 24,4% |
Bac + 4 et plus | 16,8% | 14,5% | 16,7% |
1770 réponses | 172 réponses | 1531 réponses |
On remarque par ailleurs des différences entre les tranches d’âge :
Il faut enfin souligner que, pour les documentalistes ayant plus de 20 ans d’expérience, le taux de personnes non-diplômées est inférieur de près de 20 points au taux global (30,7 %) et que le taux de diplômés bac + 4 en documentation est de 20,8 % au lieu de 16,8 % en général.
Mais au sujet des diplômes, la question plus large à se poser est celle qui sous-tend ce commentaire : « Je suis titulaire d'une maîtrise d'Anglais & j'ai acquis des compétences en matière de recherches documentaires lors de ma fréquentation assidue des différents centres de documentation parisiens (préparation d'exposés sur des sujets contemporains en maîtrise ou DEA de civilisation américaine & britannique contemporaine), je suis également titulaire d'un PLP2 Lettres Anglais & après avoir profité de l'expérience de mes pairs (ou amis), suivi une année en tant que stagiaire en situation de documentation, j'estime avoir les mêmes compétences qu'un certifié de documentation & des motivations pour la professions ce que votre questionnaire ne fait malheureusement pas ressortir (encore une personne non qualifiée parachutée dans l'univers des CDI) ». Les diplômes (et les concours) sont-ils nécessaires pour apporter la preuve de la compétence et des qualités professionnelles ?
La formation continue est importante pour acquérir des connaissances ou mettre à jour celles que l’on possède déjà. Depuis la rentrée scolaire 2007, 76,4 % des personnes répondantes ont suivi un ou des stages de formation continue.
La notion de choix des thèmes de formation dépend bien sûr toujours des offres émise par les différentes académies et/ou les organismes de formation, mais on peut noter que les formations suivies portaient principalement sur les thèmes de l’information-documentation (78,1 %). Les deux autres sujets souvent cités, la pédagogie (37,9 %) et la littérature de jeunesse (32,9 %) viennent loin derrière. On notera que, chez les enseignants-documentalistes de collège, la littérature de jeunesse, tout en restant en troisième position, obtient 38 % des réponses.
Une question concernait l’adhésion à une ou des associations professionnelles. Certaines personnes regrettent dans leur commentaire que la question de l’appartenance syndicale n’ait pas également été abordée : « Pour ma part, mon appartenance syndicale est indissociable de la défense de ma profession » précise une personne. Cela est parfaitement vrai pour un certain nombre de personnes, mais le choix d’appartenir à un syndicat pouvant avoir bien d’autres motivations que la défense de la profession d’enseignant-documentaliste, il nous avait semblé que l’inscription auprès d’une association professionnelle marquait de façon plus évidente une autre forme d’intérêt pour son métier ou plus largement pour les professions de l’information documentation, voire un militantisme en faveur d’une vision du métier.
Les réponses reçues sont les suivantes :
Etes-vous adhérent d'une association professionnelle ? | |
Non | 70,6% |
ADBS | 2,2% |
ARDEP | 9% |
FADBEN | 17,9% |
Autre | 1,6% |
1945 réponses |
Parmi les Autres réponses, on trouve l’Association des bibliothécaires de France (ABF), des associations régionales (Association des professeurs documentalistes de l’académie de Rouen-ADBAR, des ADBEN locales, le collectif des documentalistes des Pyrénées orientales, …), le Centre d’étude de la documentation et de l’information scolaire (CEDIS), le Groupe de réflexion sur l’information et la documentation dans l’enseignement agricole (GRIDEA), l’Institut coopératif de l’Ecole moderne (ICEM), le Réseau national des documentalistes hospitaliers (RNDH), …
Le taux de non-adhérents sur l’ensemble des répondants est, on le voit, très important : 70,6 %. Il est particulièrement fort chez les documentalistes ayant moins de 5 ans d’expérience. 79,3 % d’entre eux n’ont pas choisi d’adhérer à une association professionnelle, alors que chez les personnes ayant plus de 20 ans d’expérience, cette proportion n’est que de 54,5 %.
La très grande majorité des adhérents n’est inscrite qu’auprès d’une seule association. Pour les enseignants-documentalistes exerçant en établissements publics,
Quant aux enseignants-documentalistes exerçant en établissements privés (sous contrat ou non),
L’ADBS n’a qu’une présence limitée. Elle ne dépasse les 2,5 % que chez les hommes (3,2 %), chez les documentalistes ayant plus de 20 ans d’expérience (4,8 %) et chez les personnes ayant un bac + 4 ou plus (5,8 %).
Dans l’utilisation quotidienne que nous faisons des médias, les aspects professionnels et personnels sont souvent étroitement imbriqués, si bien qu’il peut être difficile de les différencier et a fortiori de les séparer. Nous avions cependant tenu à faire figurer les deux aspects dans le questionnaire, de façon à tenter de nous faire une meilleure idée du quotidien des répondants.
La première question de cette partie s’intéressait aux moyens d’information les plus souvent utilisés par les répondants pour s’informer d’une manière générale [4].
Nous allons faire une première approche des réponses reçues, et reviendrons ensuite sur quelques variables.
Taux de citation par les répondants (dans le cadre de 3 médias les plus utilisés pour s’informer) | |
Internet | 82,9% |
Périodiques hebdomadaires, mensuels | 48,9% |
Radio | 46,8% |
Presse quotidienne nationale | 24,2% |
Télévision | 23,9% |
Messagerie électronique | 23,8% |
Ouvrages | 17,8% |
Presse quotidienne régionale | 14,6% |
Réseaux sociaux (Facebook, Twitter, ...) | 2,1% |
1064 réponses |
On peut constater qu’Internet est devenu le moyen le plus utilisé pour s’informer chez les enseignants-documentalistes répondants. Sa prééminence est incontestée : 82,9 % des réponses retenues le citent et il frôle les 90 % chez les "20-30 ans" (89,8 %) et les répondants masculins (89,1%). Les moins enthousiastes sont les "plus de 50 ans" qui sont quand même 73,1 % à le mettre au nombre de leurs moyens d’information préférés.
Internet permet de s’informer à condition d’aller soi-même chercher les informations, et d’en choisir les sources.
Les deux autres moyens d’information les plus cités sont au contraire traditionnels, le tri des informations et leur hiérarchisation étant le fait des journalistes : les périodiques hebdomadaires ou mensuels et la radio tiennent en effet la deuxième et la troisième place. Après eux, on observe dans ce classement un net fléchissement. Aucun autre média ne franchit en effet la barre des 30% de réponses.
Deux derniers aspects nous paraissent remarquables dans ce tableau : la place qu’y tiennent deux moyens d’information personnels et dépendants d’internet, la messagerie électronique d’une part, et les réseaux sociaux d’autre part.
On notera enfin que ce classement des moyens les plus utilisés pour s’informer ne concorde pas avec celui que Francoscopie 2010 donne pour l’ensemble des Français [6] : dans celui-ci, c’est la télévision qui est la première source d’information, écrasant toutes les autres avec ses 64 % de taux de citation (76 % chez les personnes qui ne sont pas connectées à Internet). Elle est suivie de la radio (13%), de la presse écrite (11%) et d’Internet (10 %) [7].
Nous allons revenir sur chacun des moyens d’information cités, en prenant appui sur les réponses reçues aux questions les touchant particulièrement.
Internet est devenu un aspect incontournable de l’environnement informationnel des enseignants-documentalistes qui ont répondu à cette enquête.
Le domicile de 95 % d’entre eux dispose en effet d’une connexion au web. Si l’on compare cette proportion à celle concernant l’ensemble de Français début 2009, soit 64 % [8], on constate que les enseignants-documentalistes sont particulièrement tournés vers ce nouveau média. Les lieux de connections ne sont pas exclusifs, ceux qui se connectent au travail le font aussi à leur domicile. Seulement 5,8 % se connectent de façon habituelle dans un lieu public (cyber-café, médiathèque, …), la proportion étant un peu plus importante pour les "20-30 ans" (7,5 %)
Le temps consacré à l’utilisation d’Internet n’est pas négligeable.
A quelle fréquence utilisez-vous Internet ? | |
Jamais ou presque | 0,1% |
Occasionnellement | 0,9% |
Régulièrement | 12,4% |
Moins d'1 heure par jour | 8,9% |
Plusieurs heures par jour | 77,7% |
1744 réponses |
On constate que si 1 % des répondants ne va jamais sur internet ou seulement occasionnellement, 77,7 % y consacrent, eux, plusieurs heures par jour. Cette dernière proportion atteint 84,8 % des répondants masculins et 89,4 % des "20-30 ans".
Au vu de ces données, on peut considérer que plus de 85 % des répondants se connectent à Internet tous les jours. Ce chiffre est bien supérieur à celui de l’ensemble des Français (45 % d’entre eux se connectent chaque jour) et dépasse celui des cadres supérieurs (83 %) [9].
En voyant ce taux important d’internautes très actifs, on est tenté d’évoquer ce constat d’Olivier Donnat [10] : « les internautes, notamment ceux qui se montrent les plus actifs, présentent à l’échelle de la population française un profil très proche de celui des "publics de la culture" », publics qu’il définit ainsi : « des personnes dont l’intérêt pour l’art et la culture et les plus marqué et la fréquentation des lieux culturels la plus régulière ». Pour étayer un rapprochement entre enseignants-documentalistes et les publics de la culture, tels qu’Olivier Donnat les décrit, il faudrait bien sûr disposer de renseignements précis sur pratiques culturelles des répondants. On peut peut-être cependant se permettre de supposer, de façon sans doute arbitraire, que le choix de leur profession marque déjà leur intérêt pour la culture sous toutes ses formes…
Au quotidien, les répondants effectuent les actions suivantes sur Internet :
Quelles actions effectuez-vous quotidiennement sur Internet ?
Quelles actions effectuez-vous quotidiennement sur Internet ? | |
Consultation de sites | 96,6% |
Consultation messagerie personnelle | 95,8% |
Consultation messagerie professionnelle | 94,5% |
Lecture et commentaire de blogs | 26,8% |
Consultation de réseaux sociaux | 21,3% |
Rédaction d'un site ou d'un blog | 21,0% |
Participation à des forums | 7,7% |
Podcast | 6,7% |
Autre | 1,7% |
1749 réponses |
Parmi les Autres activités, on trouve l’accès à la base du CDI, la lecture de flux sur Netvibes ou autres agrégateurs et la veille documentaire, l’alimentation d’albums photos en ligne, la pratique d’e-learning, la consultation de comptes bancaires, la participation à des jeux en ligne ou encore l’écoute de musique sur des sites comme Deezer.
La consultation des différentes messageries, personnelles et professionnelles, et celles de sites sont les trois seules activités communes à l’ensemble des répondants dans la pratique quotidienne d’internet. Après eux, la quatrième activité, la lecture et les commentaires de blogs, ne rassemble qu’un quart des répondants. On note qu’elle arrive en cinquième position pour trois catégories de répondants :
Sous la forme des périodiques et hebdomadaires mensuels, la presse écrite reste un des principaux moyens d’information, 48,9 % des personnes interrogées l’ayant citée dans leurs trois premières sources d’information. Cependant, la presse quotidienne nationale (PQN) n’apparaît, elle, que dans 24,2 % des réponses, ce qui lui vaut le 4ème rang du classement, et la presse quotidienne régionale (PQR) dans 14,6 % d’entre elles (8ème rang) [13].
La presse quotidienne régionale est lue de façon régulière ou quotidienne par 45,8 % des répondants.
Lisez-vous la presse quotidienne régionale ? | |
Jamais ou presque | 14% |
Occasionnellement | 39,8% |
Régulièrement | 29,8% |
Quotidiennement | 16,4% |
1750 réponses |
Ce taux de lecture diffère en fonction de l’âge des répondants. Le graphique ci-dessous permet effectivement de bien voir l’opposition qui existe entre les courbes représentant ceux qui lisent occasionnellement ou pas du tout la presse régionale, courbes qui déclinent plus l’âge des répondants s’élève, et les courbes représentant ceux qui lisent régulièrement ou quotidiennement la presse régionale, qui s’élèvent peu à peu.
Grosso modo, on constate que, jusqu’à 40 ans, le nombre de personnes lisant peu ou pas la presse régionale est plus élevé que la moyenne générale.
Lisez-vous la presse quotidienne régionale ? | |||||
Ensemble | 20-30 ans | 30-40 ans | 40-50 ans | Plus de 50 ans | |
Jamais ou presque | 14% | 18,2% | 16,1% | 11,1% | 11,1% |
Occasionnellement | 39,8% | 47,9% | 42,3% | 35,8% | 35,2% |
Régulièrement | 29,8% | 23,8% | 28,4% | 33,5% | 32,1% |
Quotidiennement | 16,4% | 10,1% | 13,2% | 19,5% | 21,5% |
Plus présente que la presse régionale dans la liste des trois principales sources d’information, la presse quotidienne nationale n’est cependant lue de façon régulière ou quotidienne que par 48,4 % des répondants, soit seulement 3 % de plus que la presse régionale.
Lisez-vous la presse quotidienne nationale ? | |
Jamais ou presque | 10,3% |
Occasionnellement | 41,3% |
Régulièrement | 35,5% |
Quotidiennement | 12,9% |
1751 réponses |
Comme pour la presse régionale, on constate des différences d’approche selon les catégories d’âge mais elles sont moins tranchées.
Lisez-vous la presse nationale ? | |||||
Ensemble | 20-30 ans | 30-40 ans | 40-50 ans | Plus de 50 ans | |
Jamais ou presque | 10% | 10,5% | 13,1% | 11,4% | 4,7% |
Occasionnellement | 41,3% | 41,1% | 46,6% | 40,7% | 34,3% |
Régulièrement | 35,5% | 37,6% | 32,3% | 35,7% | 38,7% |
Quotidiennement | 12,9% | 10,8% | 8,0% | 12,2% | 22,3% |
Pour la presse régionale, on avait vu que les courbes étaient régulières : plus l’âge s’élevait, et plus la presse régionale était lue. En ce qui concerne la PQN, les personnes au delà de 40 ans sont là encore plus nombreuses à la lire quotidiennement, mais ce sont les "30-40 ans", et non les "20-30 ans", qui la parcourent le moins, avec le taux le plus important de personnes ne lisant jamais ou presque ladite presse (13,1 %) et le taux le plus faible de lecteurs quotidiens (8 %).
Plus généralement, la différence entre presse quotidienne régionale et nationale réside surtout dans les deux aspects suivants :
La presse écrite peut être lue sur le lieu de travail, en médiathèque, dans un restaurant. Le journal ou la revue peut avoir été acheté, emprunté, consulté rapidement. Il est possible que cette lecture soit due à une occasion ou à un titre alléchant. Toute autre est la notion d’abonnement, puisque l’abonnement se fait sur des titres que l’on a choisi de posséder, dont on souhaite pouvoir disposer à sa guise, et marque donc une préférence pour une sorte de presse.
65,4 % des personnes répondantes indiquent que leur foyer (eux-mêmes et/ou leur conjoint et enfants) est abonné à des journaux ou périodiques.
Votre foyer est-il abonné à des journaux ou périodiques ? | |
Oui | 65,4% |
Non | 34,6% |
1651 réponses |
Les personnes ayant répondu positivement à cette question sont en moyenne abonnées à deux types de presse. Près de 4 % le sont à plus de 5.
Les réponses positives sont d’autant plus nombreuses que l’âge des répondants augmente :
Il est certain que plus le nombre de personnes vivant au foyer est important, plus le nombre potentiel d’abonnements est élevé. De même, plus le salaire augmente et plus il est théoriquement possible de consacrer une certaine somme aux "achats culturels" dans lesquels entrent les abonnements. Ces deux remarques expliquent sans doute en partie l’accroissement progressif du nombre d’abonnements au fur et à mesure des tranches d’âge.
Les types de journaux ou périodiques auxquels les répondants sont abonnés sont les suivants :
A quel(s) type(s) de journaux ou périodiques votre foyer est-il abonné ? | |
Magazine(s) culturel(s) (cinéma, musique, arts, ...) | 42,4% |
Périodique(s) hebdomadaire(s) ou mensuel(s) d'information générale | 38,3% |
Magazine(s) jeunesse | 32,2% |
Magazine(s) de télévision | 29,2% |
Autre presse spécialisée [14] | 27,7% |
Quotidien(s) régional(aux) | 15,6% |
Magazine(s) féminin(s) | 12,5% |
Quotidien(s) national(aux) | 11,4% |
Journal(aux) ou magazine(s) sportif(s) | 5,1% |
1180 réponses |
Arrivés en tête de ce classement, les magazines culturels tiennent la première place chez les "20-30 ans", les personnes diplômées d’un bac + 4 et au-delà, et chez les personnes qui ont mentionné les réseaux sociaux comme une de leurs principales sources.
Chez les répondants ayant entre 30 et 50 ans, ces magazines cèdent la première place aux publications pour la jeunesse, ce qui illustre encore les différences existant entre les tranches d’âge. Les magazines de jeunesse sont en effet cités par 40,5 % des "30-40 ans" et par 47,6 % des "40-50 ans" mais par seulement 16,4 % des "20-30 ans" qui sont moins nombreux à avoir des enfants, et par seulement 11,6 % des "plus de 50 ans" chez qui les enfants, s’ils demeurent encore chez leurs parents, n’ont en général plus l’âge de recevoir la presse jeunesse.
Quant à la première place des abonnements chez les "plus de 50 ans", elle est occupée par les périodiques hebdomadaires ou mensuels d’information générale, mentionnés par 49,3 % des répondants de cette tranche d’âge. Les hommes âgés de plus de 50 ans se distinguent cependant des femmes du même âge en citant d’abord les magazines culturels (51,6 %, 39% pour les femmes) et ensuite les périodiques (38,7 %, 50,6 % chez les femmes).
On notera que les abonnements aux quotidiens régionaux sont plus nombreux que ceux de la presse quotidienne nationale, ce qui tendrait à confirmer le plus grand attachement de ses lecteurs à la presse régionale. Ces abonnements sont cependant moitié moins nombreux que ceux pris pour des périodiques hebdomadaires ou mensuels d'information générale. Ces derniers, outre un autre regard sur l’information, donnent aux lecteurs plus de temps pour les lire.
Dans notre classement des moyens d’information les plus utilisés, la radio arrive effectivement dans le peloton de tête, en troisième position, avec près de 47 % des réponses retenues.
Ecoutez-vous la radio | |
Moins d'1 heure par semaine | 14,9% |
Entre 1 et 5 heures par semaine | 36,1% |
Entre 5 et 10 heures par semaine | 26,6% |
Entre 10 et 15 heures par semaine | 10,3% |
Entre 15 et 20 heures par semaine | 7,1% |
Plus de 20 heures par semaine | 4,9% |
1743 réponses |
La moitié des répondants, toutes catégories d’âge confondues, écoute la radio [15] au plus 5 heures par semaine : 5 heures d’écoute par semaine marque en effet un palier. A partir de ce stade, la proportion d’auditeurs décline régulièrement.
Ecoutez-vous la radio | |||||
Tous | 20-30 ans | 30-40 ans | 40-50 ans | Plus de 50 ans | |
Moins d'1 heure par semaine | 14,9% | 17,2% | 14,6% | 15,4% | 13,4% |
Entre 1 et 5 heures par semaine | 36,1% | 40,7% | 37,2% | 35,3% | 32,2% |
Entre 5 et 10 heures par semaine | 26,6% | 21,8% | 28,4% | 27,3% | 26,2% |
Entre 10 et 15 heures par semaine | 10,3% | 11,9% | 9,1% | 9,0% | 12,3% |
Entre 15 et 20 heures par semaine | 7,1% | 6,0% | 6,9% | 6,8% | 8,9% |
Plus de 20 heures par semaine | 4,9% | 2,5% | 3,8% | 6,2% | 7,1% |
En fait, chez les répondants de moins de 40 ans et chez les hommes de plus de 50 ans, la radio est le second média, une différence étant cependant à noter entre les réponses des "30-40 ans" et des plus de 50 ans d’une part, et celles des 20-30 ans d’autre part : la radio est particulièrement citée par les "30-40 ans" (50 % des réponses) et par les hommes de plus de 50 ans (61,3 %). Chez les "20-30 ans", le taux de citation de la radio est en fait moins important que la moyenne, mais, dans cette dernière catégorie, hormis Internet, aucun média ne dépasse les 45 %.
Ecouter la radio, c’est toujours, pour plus de la moitié des répondants, écouter les émissions en direct. 63,8 % des répondants, en effet, n’ont pas encore adopté la baladodiffusion.
Vous arrive-t-il d'écouter des émissions de radio en baladodiffusion (podcast) ? | |
Jamais ou presque | 63,8% |
Occasionnellement | 27,2% |
Régulièrement | 7,8% |
Quotidiennement | 1% |
1726 réponses |
Dans toutes les tranches d’âges, plus de la moitié des répondants ne pratiquent jamais ou presque le podcast. Seules les personnes ayant indiqué que les réseaux sociaux font partie de leurs trois principaux moyens de s’informer sont 63,6 % à utiliser occasionnellement ou régulièrement cette technique. Ils sont d’ailleurs 22,7 % à le faire régulièrement contre 7,8 % en général.
La télévision est présente chez 91,2 % des répondants. Seuls les "20-30 ans" sont en dessous de la barre des 90 % mais ils sont quand même 87,7 % à posséder un téléviseur. Etant donné que parallèlement cette tranche d’âge est celle qui dit passer le plus de temps devant son poste de télévision, on peut supposer que certains ne disposent pas d’un récepteur mais regardent les émissions de télévision sur les sites web des différentes chaines. Ces chiffres par ailleurs, bien qu’inférieurs, correspondent globalement avec ceux concernant l’ensemble des Français. En effet, début 2009, 98,3 % des ménages français possédaient au moins 1 téléviseur. Les rares foyers non-équipés étaient surtout constitués de jeunes de 25 à 34 ans (…) de cadres et de diplômés de l’enseignement supérieur qui n’ont pas le temps ou l’envie de regarder la télévision et préfèrent consacrer leur temps libre à d’autres types de loisirs [17].
Malgré cette quasi-omniprésence dans les habitations, la télévision n’arrive qu’en cinquième position parmi les moyens d’informations les plus utilisés par les enseignants-documentalistes. Elle est concurrencée par la messagerie électronique, qui lui cède le pas de seulement 0,1 %, et qui la dépasse dans certaines catégories de répondants (femmes, répondants de 20-30 ans et de 40-50 ans).
La télévision, en tant que source d’information ou de divertissement, est regardée plus de 10 heures par semaine par un quart des répondants (26,7 %).
Regardez-vous la télévision | |
Ensemble | |
Moins d'1 heure par semaine | 8,7% |
Entre 1 et 5 heures par semaine | 32,3% |
Entre 5 et 10 heures par semaine | 32,2% |
Entre 10 et 15 heures par semaine | 15,9% |
Entre 15 et 20 heures par semaine | 6,9% |
Plus de 20 heures par semaine | 3,9% |
1605 réponses |
Près d’un dixième des répondants regarde la télévision moins d’une heure par semaine. Cette proportion de "réfractaires", qui varie entre 8,7 et 9,9 %, est valable pour toutes les catégories de répondants sauf pour les "20-30 ans" : ceux-ci ne sont que 4,3 % à s’installer devant le téléviseur moins de 60 minutes par semaine.
Si l’on compare ces chiffres avec leur équivalent pour la radio, on peut voir à quel point la télévision s’est plus installée dans la vie quotidienne actuelle que la radio. La proportion de personnes regardant la télévision moins d’une heure par semaine est en effet presque deux fois moins importante que celle écoutant la radio moins d’une heure par semaine.
Cependant, si l’on compare cette fois ces chiffres avec le temps moyen passé par les Français devant leur téléviseur chaque jour, c’est à dire 3h07 [18], soit 21h49 par semaine, on constate que les enseignants-documentalistes répondant à ce questionnaire sont bien moins assidus devant le petit écran que la moyenne de leurs compatriotes. Cela concorde avec la remarque que nous faisions plus haut [19] concernant le rang de la télévision dans le classement des moyens d’information utilisés : la place qu’accorde les enseignants-documentalistes à la télévision dans leur vie et dans leur façon de s’informer est bien plus réduite que celle que ce média occupe en moyenne dans la population française.
Les 20-30 ans sont ceux qui passent le plus de temps devant la télévision : 34 % d’entre eux y restent plus de 10 heures par semaine contre 29,5 % chez les 30-40 ans, 26,3 % pour les plus de 50 ans et 19,8 % pour les 40-50 ans qui sont les plus nombreux à regarder la télévision entre 1 et 5 heures par semaine et les moins assidus au de là de 10 heures. Seulement 2,4 % d’entre eux ont coché "plus de 20 heures par semaine".
Regardez-vous la télévision | |||||
Tous | 20-30 ans | 30-40 ans | 40-50 ans | Plus de 50 ans | |
Moins d'1 heure par semaine | 8,7% | 4,3% | 9,1% | 9,7% | 9,9% |
Entre 1 et 5 heures par semaine | 32,3% | 29,6% | 30,8% | 36,6% | 31,0% |
Entre 5 et 10 heures par semaine | 32,2% | 32,0% | 30,6% | 33,9% | 32,7% |
Entre 10 et 15 heures par semaine | 15,9% | 19,8% | 17,7% | 12,8% | 14,8% |
Entre 15 et 20 heures par semaine | 6,9% | 8,7% | 7,8% | 4,6% | 7,1% |
Plus de 20 heures par semaine | 3,9% | 5,5% | 4,0% | 2,4% | 4,4% |
Les plus de 50 ans sont les plus nombreux (d’un cheveu) à regarder la télé moins d’une heure par semaine. En revanche, ils sont au dessus de la moyenne pour plus de 15 heures.
Alors que la baladodiffusion n’est pas encore devenue une technique communément utilisée, le visionnage des émissions de télévision en différé, en accès gratuit sur internet, se développe petit à petit.
Vous arrive-t-il de regarder en différé des émissions télévisées sur internet (en accès gratuit) ? | |
Jamais ou presque | 48,4% |
Occasionnellement | 40,9% |
Régulièrement | 10,2% |
Quotidiennement | 0,5% |
1737 réponses |
On constate en effet que 51,6 % des répondants le pratiquent au moins de temps en temps et que plus de 10 % le font de façon régulière. Cette dernière proportion atteint 22,4 % chez les "20-30 ans" et 18 % chez les personnes ayant indiqué que les réseaux sociaux font partie de leurs trois principaux moyens de s’informer. Il faut cependant noter un net palier après 30 ans :
Vous arrive-t-il de regarder en différé des émissions télévisées sur internet (en accès gratuit) ? | |||||
Tous | 20-30 ans | 30-40 ans | 40-50 ans | Plus de 50 ans | |
Jamais ou presque | 48,4% | 30,9% | 45,8% | 54,5% | 57,3% |
Occasionnellement | 40,9% | 46,8% | 41,2% | 38,1% | 39,6% |
Régulièrement | 10,2% | 20,6% | 12,3% | 7,4% | 3,1% |
Quotidiennement | 0,5% | 1,8% | 0,7% | 0,0% | 0,0% |
Si pour les "30-40 ans" l’utilisation régulière est encore de 13 %, elle n’est plus que de 7,4 % chez les "40-50 ans" et de 3,1 % chez les "plus de 50 ans". En revanche, l’utilisation occasionnelle se maintient quand même autour de 40 % auprès de cette dernière population.
Le visionnage d’émissions de télévision en différé sur internet avec un accès payant n’est en revanche jamais pratiqué (ou presque) par 96 % des répondants. Seules les personnes ayant retenu les réseaux sociaux dans leurs 3 moyens d’informations préférés sont près de 10 % à indiquer se servir occasionnellement de cette possibilité.
Dans cette partie sur l’usage des médias pour des raisons personnelles, il est visible que des facteurs influent sur les réponses et que de grandes tendances se dégagent.
Ainsi qu’on a déjà pu le voir, le facteur le plus significatif est l’influence de l’âge des répondants sur leurs pratiques.
Si l’on considère les "20-30 ans", on note qu’ils semblent être les plus versés dans les nouvelles technologies, et plus largement dans la "culture d’écran". Ils plébiscitent en effet Internet comme source d’information avec 89,8 % des répondants, et sont d’ailleurs près de 90 % à y consacrer plusieurs heures par jour (89,4 %). Ils sont deux fois plus nombreux que l’ensemble des répondants à consulter quotidiennement les réseaux sociaux, et plus de 1,5 fois plus nombreux à lire et commenter chaque jour des blogs. Plus gros consommateurs de télévision (34 % d’entre eux la regardent plus de 10 heures par semaine et 5,5 % plus de 20 heures hebdomadaire contre 26,7 % et 3,9 % pour l’ensemble des répondants), ils sont aussi 3,5 fois plus nombreux à regarder des émissions télévisées en différé sur internet.
De même, ils sont 2,5 fois plus nombreux que la moyenne à pratiquer quotidiennement la baladodiffusion. La radio est d’ailleurs le deuxième média qu’ils utilisent le plus pour s’informer. Cependant, ils sont les plus nombreux à l’écouter moins d’une heure par semaine (17,2 % contre 14,9 % pour l’ensemble des répondants) et les moins nombreux à l’écouter plus de 15 heures par semaine (8,5 % contre 12 %). Nettement moins nombreux que la moyenne à être abonnés à une publication de la presse écrite (15 % de moins avec 50,5 % d’abonnés), les "20-30 ans" le sont en majorité à des magazines culturels. Alors que sur l’ensemble des répondants, les abonnements à des publications d’information générale (quotidiens, hebdomadaire ou mensuels) représentent 65,3 % des abonnements, ils forment moins de la moitié des abonnements pris par les "20-30 ans" (48,7 %). Les abonnements aux quotidiens régionaux sont en particulier moitié moins importants (8,9 % contre 15,6 %), alors que ceux aux quotidiens nationaux correspondent au pourcentage général (11 %).
A l’autre bout du spectre des âges, les "plus de 50 ans" ne sont pas indifférents aux nouvelles technologies. La proportion d’entre eux qui consultent chaque jour internet pour lire sa messagerie personnelle ou professionnelle ou encore pour parcourir des sites correspond à celle de l’ensemble des répondants. De même, un cinquième d’entre eux rédige un site ou un blog.
La différence semble plutôt résider dans l’intensité d’utilisation de ce média (les "plus de 50 ans" sont 69,5 % à consulter internet plusieurs heures par jour, contre 77,7 % sur l’ensemble des répondants), et surtout dans la priorité qui lui est accordée : si Internet est aussi le média le plus utilisé par cette tranche d’âge pour s’informer, les "plus de 50 ans" sont cependant les seuls à le citer à moins de 80 % (73,1 %).
Au contraire, cette génération semble porter plus d’intérêt que les autres aux médias traditionnels :
Plus globalement, on constate que plus la courbe des âges s’élève et plus le taux de citation d’Internet comme média très utilisé, la pratique du podcast, le visionnage régulier ou quotidien des émissions de télévision en différé sur internet et la consultation des réseaux sociaux diminuent.
A l’opposé, on constate que plus la courbe des âges s’élève et plus le taux de personnes lisant quotidiennement la presse régionale, abonnées à des journaux ou périodiques (dont les journaux régionaux) ou écoutant plus de 15 heures par semaine la radio augmente.
Parmi les grands médias, seules la presse nationale et la télévision échappent à ces courbes continues, montant ou déclinant suivant la progression des âges.
Dans les deux cas, on constate que la courbe connaît une dépression plus ou moins accentuée avant de s’élever à nouveau. Ainsi que nous l’avons déjà souligné, ce sont les "30-40 ans" qui lisent le moins la presse quotidienne nationale et les "40-50 ans" qui sont les moins enclins à regarder longuement la télévision.
Un facteur moins marquant, mais qui semble quand même exister est le sexe des répondants.
Les hommes sont bien moins représentés que les femmes parmi les répondants à ce questionnaire. Cependant, leur nombre est quand même suffisant pour donner des résultats significatifs, et quelques tendances différentes de celles observées chez les répondants féminins.
Les hommes sont plutôt plus nombreux proportionnellement que les femmes à citer Internet comme moyen d’information (89,1 % ; 82,5 %) [21]. De même, ils sont aussi plus nombreux à indiquer se servir d’Internet plusieurs heures par jour (84,8 % ; 77 ,2 %).
On retrouve donc chez les enseignants-documentalistes répondants à cette enquête un aspect souvent mis en lumière dans les enquêtes sur la pratique d’Internet : les hommes sont plus enclins à se servir, et à se servir intensivement, d’Internet [22].
Les hommes sont également plus nombreux que les femmes à citer les réseaux sociaux comme moyen d’information (5 % ; 1,8 %). En revanche, si l’on considère la messagerie électronique, on constate qu’elle est citée par 23,8 % des répondants dans les médias qu’ils utilisent le plus pour s’informer, qu’elle arrive en quatrième position du classement chez les "20-30 ans" (27,8 %) et les femmes (24,9 %), surtout celles ayant moins de 30 ans (29,6 %), mais que les hommes, quel que soit leur âge, retiennent moins ce moyen : ils sont 15,4 % sur l’ensemble des répondants masculins à le cocher, 11,1 % chez les moins de 30 ans, 11,5 % chez les plus de 50 ans. Puisqu’on a noté par ailleurs l’intérêt des hommes répondant pour Internet, il faut donc supposer que c’est bien la forme (messagerie, listes de diffusion, …) et non le support (Internet) qui explique ce relatif éloignement.
Revenant sur les réseaux sociaux, on notera particulièrement qu’ils représentent 7,7 % des réponses des hommes de plus de 50 ans. Ce chiffre est intéressant parce qu’il faut le comparer à celui de l’ensemble des répondants de plus de 50 ans (1,4 %) et encore plus de celui des femmes de plus de 50 ans qui ne citent les réseaux sociaux qu’à 0,5 %.
Enfin, les répondants masculins sont parmi les plus nombreux à visiter au moins une fois par semaine des sites d’information en ligne ou de journaux numériques, tels que Médiapart, slate.fr ou rue89. Ils sont en effet 71 % à le faire, contre 52,8 % sur l’ensemble des répondants et 50,5 % des répondants féminins. Les seules à avoir des taux de réponse proche sur ce point sont un autre profil particulier : les personnes qui ont mentionné les réseaux sociaux comme une de leurs principales sources. Elles sont en effet 80 % à consulter ce type de sites. Ces deux types de répondants, hommes et personnes qui ont mentionné les réseaux sociaux comme une de leurs principales sources, sont également les seuls à dépasser les 55 % de personnes disant consulter au moins une fois par semaine des sites ou des blogs décryptant l’actualité politique ou culturelle, quand cette pratique ne rassemble que 38,9% des personnes répondantes.
Il semblerait donc que ces catégories de répondants se montrent plus ouverts aux spécificités des organes d’informations numériques et transposent moins que les autres leurs habitudes d’information traditionnelles sur internet. Cette dernière remarque est d’autant plus vrai pour les personnes qui ont mentionné les réseaux sociaux comme une de leurs principales sources qu’alors que plus de 80 % des autres catégories (y compris les hommes 84,1 %) consultent au moins une fois par semaine les sites web des journaux ou périodiques imprimés, les personnes qui ont mentionné les réseaux sociaux comme une de leurs principales sources ne le font qu’à 73,3 % [23].
[1] Un commentaire faisait remarquer qu'à aucun endroit il n'était possible de se situer comme préparant le CAPES.
[2] les réponses possibles étaient Aucun diplôme, une mention Documentation en complément d'une formation universitaire, un diplôme niveau bac + 2 ou 3, un diplôme niveau bac + 4 ou plus. La mention Documentation n'est pas à proprement parler un diplôme, mais l'avoir suivie entraîne d'une part d'avoir acquis une certaine culture en ce domaine et d'autre part suppose un intérêt pour ce sujet. C'est pourquoi nous avons fait figurer dans le questionnaire cette possibilité de réponse.
[3] La somme des pourcentages est supérieure à 100%, certains ayant à la fois mentionné la mention et un diplôme.
[4] Il était demandé de limiter les réponses à trois au maximum. Cette consigne n'ayant pas toujours été suivie, nous avons été contraints de ne tenir compte que des réponses respectant cette règle des trois choix. À partir de ces dernières, on obtient un classement des moyens d'information les plus utilisés par les enseignants-documentalistes.
[5] Entre le 31 janvier et le 5 février 2010, 5 journalistes de radios francophones ont passé une semaine en huis clos, avec comme unique source d'information les réseaux sociaux. Le but de cette expérience était de vérifier la fiabilité des informations que l'on peut obtenir par cette voie, et de voir si la hiérarchie de cette information serait la même que dans les médias traditionnels.
[6] p. 460. Toutes les références à Francoscopie se font sur le titre suivant
Gérard Mermet, Francoscopie 2010, Larousse, 09/2009
[7] Cette différence de hiérarchie est importante. On notera cependant que les statistiques de Gérard Mermet tiennent aussi compte des Français les plus âgés, dont les chiffres relativisent forcément l'importance d'Internet puisque, au delà de 70 ans, seul un Français sur 8 se connecte à Internet.
[8] Francoscopie 2010, p. 409
[9] Francoscopie 2010, p. 459.
[10] Olivier Donnat, Pratiques culturelles et usages d'Internet, Culture Etudes, 11/2007, p. 4.
Olivier Donnat est sociologue, chercheur au Département des études et de la prospective au ministère de la Culture et de la Francophonie
[11] Francoscopie, p. 459.
[12] Idem
[13] Les éléments que nous donnent Francoscopie ou l'étude d'Olivier Donnat sur les Pratiques culturelles des Français à l'ère numérique (2008) ne nous permettent pas de comparer l'attitude des enseignants-documentalistes avec celle de l'ensemble des Français vis à vis de la presse. En effet, d'une part, les items qu'ils prennent en compte ("plusieurs fois par semaine", "une fois par semaine", "plus rarement") sont difficiles à recouper avec les nôtres ("occasionnellement", "régulièrement"), et d'autre part, les questions posées ne dissocient pas comme nous l'avons fait presse régionale et presse nationale. Il est cependant intéressant de noter que ces études mettent l'accent sur le recul de la presse quotidienne, tant nationale que régionale, et le vieillissement du lectorat. Nous ne pouvons voir de recul puisque nous ne disposons pas d'études plus anciennes sur les pratiques informationnelles des enseignants-documentalistes, mais nous constatons effectivement que plus l'âge s'élève et plus la proportion de lecteurs de la presse quotidienne augmente.
[14] Le questionnaire ne permettait pas de préciser de quelles autres publications il s'agissait, ce qui est au final regrettable.
[15] Aucune précision n'étant donnée dans le questionnaire, il s'agit de tous les types de radio, et pas seulement de radios d'information.
[16] Francoscopie 2010 p. 459. Il s'agit du temps moyen d'écoute exclusive de la radio pour les Français de 13 ans et plus utilisant Internet, à la fin 2008. Le temps d'écoute moyen de l'ensemble des Français est de 2h36 (2h59 en semaine et de 2h37 le week-end). Ces estimations sont données sur l'année. De ces indications, nous avons extrapolé la valeur hebdomadaire, de façon à pouvoir comparer avec les données recueillies dans l'enquête.
[17] Francoscopie 2010, p.413
[18] Francoscopie 2010 p. 416 et 459. Il s'agit du temps moyen d'écoute réelle de la télévision pour les Français disposant d'Internet. Le temps moyen d'écoute de l'ensemble des Français de plus de 4 ans est de 3h24 par jour (23h48 par semaine). Le temps d'écoute des 25-59 ans est de 3h30. Ces estimations sont données sur l'année. De ces indications, nous avons extrapolé les valeurs hebdomadaires, de façon à pouvoir comparer avec les données recueillies dans l'enquête.
[19] Cf. supra p. 17
[20] Pour cette parenthèse et les suivantes, le premier pourcentage correspond aux réponses de "plus de 50 ans", le second à celles de l'ensemble des répondants.
[21] Pour cette parenthèse et les suivantes, le premier pourcentage correspond aux réponses des hommes et le second à celles des femmes.
[22] Dans son article Pratiques culturelles et usages d'Internet, paru dans la publication du Ministère de la Culture, Culture études, de novembre 2007, Olivier Donnat note p. 5: « Le fait d'être un homme multiplie par 1,4 les chances d'être connecté "toutes choses étant égales par ailleurs" » et « Le fait d'être un homme, une fois équipé, multiplie par 1,8 les chances de devenir un internaute actif. »
[23] En ce qui concerne la presse écrite, ces personnes ont une proportion de non-lecteurs nettement plus élevée que le taux général en ce qui concerne la presse régionale (26,7 % contre 14%) mais bien inférieure pour la presse nationale (6,7 % au lieu de 10,3%). Le pourcentage de lecteurs réguliers ou quotidiens de la presse nationale quotidienne parmi les personnes qui ont mentionné les réseaux sociaux comme une de leurs principales sources est également infiniment supérieur au taux observé sur l'ensemble, puisqu'il en est presque le double (80 contre 48,4 %). Le taux d'abonnement aux journaux et périodiques (66,7 %) est très proche du taux général (65,4 %).