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L'information, discipline scolaire : entretien avec Yves Le Coadic

Par Christine Morin et Marie-Hélène Pillon,
Equipe de rédaction de Savoirs CDI [Février 2002]

Mots clés : sciences de l'information, CAPES, compétence documentaire

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Yves F. Le Coadic
Yves F. Le Coadic

Yves F. Le Coadic est professeur de Science de l'information au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM-ICST) et responsable d'une formation doctorale (DEA et équipe de recherche) dans la même discipline. Il est auteur de nombreux articles et ouvrages (consacrés à la Science de l'information, aux Usages et usagers de l'information, au Besoin d'information) et membre du Comité de rédaction du Dictionnaire encyclopédique de l'information et de la documentation.
Il a fait partie pendant quatre ans du jury du CAPES de Sciences et techniques documentaires et a participé aux travaux du groupe de réflexion sur les nouvelles épreuves de ce concours.

Vous avez participé à la définition des nouvelles épreuves du CAPES de Sciences et techniques documentaires (session 2001), que pensez-vous de cette nouvelle mouture ?

Y.F. Le Coadic : C'est une première étape (assez réussie d'ailleurs) dans l'appareil de formation des professeurs documentalistes des établissements scolaires.

La première épreuve écrite permet d'évaluer les compétences scientifiques et pédagogiques des candidats dans la discipline "Science de l'information" (SI) et la première épreuve orale les compétences qui relèvent de la technologie de l'information. Vous mobilisez là les deux volets de la SI : le volet connaissances scientifiques sur l'information et le volet connaissances techniques sur l'information.
Quant à la deuxième épreuve écrite (un dossier documentaire au choix dans plusieurs champs disciplinaires), elle permet d'utiliser les connaissances acquises dans un premier cursus universitaire qu'il soit de sciences de la matière ou de la vie ou de sciences humaines et sociales.

Les nouvelles épreuves donnent au CAPES un caractère nettement affiché "Sciences de l'information et de la documentation".
Je voudrais souligner que jusqu'en 1998, les textes sélectionnés pour la deuxième épreuve orale, "le dossier documentaire", étaient issus à 80 % des sciences de l'éducation ; très peu d'articles de Documentaliste - Sciences de l'information ou du Bulletin des Bibliothèques de France y figuraient.

Ce nouveau Capes apparaît alors comme une étape possible vers l'agrégation.

Vous militez très clairement pour que la Science de l'information soit reconnue comme discipline scolaire. Vous avez d'ailleurs récemment proposé sur les listes de diffusion e-doc et cdidoc-fr, à la manière des philosophes, un "Manifeste pour l'enseignement de l'information " ¨dont le PREMIER CHANTIER est : "Reconnaître que l'information au collège et au lycée est une discipline scolaire".

Y.F. Le Coadic : Qu'est-ce qu'une discipline scolaire, c'est une branche de la connaissance qui fait l'objet d'études scolaires, d'enseignements (définition donnée par le Robert Méthodique).
Je peux sans aucune difficulté argumenter sur le fait que la SI est bien une branche de la connaissance, une discipline scientifique. C'est une science c'est-à-dire un ensemble de connaissances de valeur universelle, caractérisé par un objet et une méthode déterminée et fondée sur des relations objectives vérifiables. Son objet est l'information et elle étudie les propriétés de l'information et les processus de sa construction, de sa communication et de son usage. Elle a identifié et délimité ses concepts scientifiques et techniques, ses techniques, ses outils et ses méthodes ; elle a une histoire, une épistémologie. La SI a donc le statut de discipline scientifique. Elle est enseignée à l'université dans les 3 cycles (avec au troisième cycle, 18 DEA ; autant qu'en Arts et beaucoup plus qu'en Éducation physique qui n'a que 4 DEA… [1] mais une agrégation). Elle est donc aussi enseignable à l'école, au collège, au lycée. D'ailleurs, les collègues de Science de l'éducation reconnaissent qu'il existe une didactique de la documentation. Pour nous, ce sont de précieux alliés !

Pourquoi la science de l'information n'est-elle pas alors reconnue dans l'école comme une science ?

Y.F. Le Coadic : Puisqu'à la question de savoir si la SI était une branche de la connaissance qui pouvait faire l'objet d'un enseignement, j'ai répondu par l'affirmative, je me suis demandé alors pourquoi elle n'était pas reconnue ?
Et la réponse pour moi est la suivante : la SI n'est pas reconnue parce qu'elle n'est pas connue.

Voici quatre exemples qui illustrent le fait qu'elle n'est pas connue :

1. La robustesse du tableau synoptique des disciplines scientifiques ne lui laisse guère de place ou une place guère enviable : c'est une Généralité.
Quand vous analysez les classifications (Dewey ou CDU) qui sont utilisées dans les médiathèques des IUFM et des CDI, la SI n'apparaît pas en tant que telle dans le tableau des disciplines scientifiques : elle appartient à la classe 0. Bien sûr ces classifications datent de la fin du 19ème et reflètent la représentation que les intellectuels avaient des connaissances à cette époque (positivisme d'Auguste Comte ) mais personne n'a pensé ou voulu bousculer cette organisation des savoirs. Si les documentalistes ne créent pas cette nouvelle rubrique, c'est qu'ils ne connaissent pas la SI. Toutefois, pour nuancer mes propos, je dois préciser que dans quelques CDI d'IUFM, j'ai vu des secteurs Science de l'Information et de la documentation importants et bien identifiés.

2. les planificateurs de l'éducation, les responsables des services ministériels, les IGEN, les enseignants des autres disciplines ignorent aussi bien souvent ce qu'est cette science de l'information.

C'est peut-être parce qu'il s'agit d'une science récente ?

Y.F. Le Coadic : Elle date quand même des années 1970 et depuis 1982 elle figure à l'Université dans le groupe des inter disciplines avec les STAPS et les Sciences de l'éducation, groupe créé pour accueillir ces nouveaux champs de connaissances. Mais je dois dire que nous avons encore à l'université des problèmes de reconnaissance.

3. Elle n'est pas connue non plus des professionnels des bibliothèques et de la documentation. Les étudiants qui rejoignent les écoles professionnelles le font après un premier cursus souvent suivi dans une discipline traditionnelle et reconnue (histoire, lettres, etc.…) et dans ces écoles que ce soit l'INTD ou l'ENSSIB, on leur enseigne la documentation et la bibliothéconomie et très peu la Science de l'information. C'est en train d'évoluer, c'est vrai …

4. Enfin, et c'est un paradoxe ! elle n'est pas connue non plus de ceux qui sont chargés de son enseignement dans les collèges et les lycées ! Et pour cause, ils ou elles ne l'ont jamais étudiée puisque les cursus universitaires en science de l'information n'existaient pas encore.

Ce qui est connu, c'est la documentation et la bibliothéconomie qui ne peuvent être des disciplines d'enseignement parce qu'elles n'ont pas de statut de disciplines scientifiques.

  • La bibliothéconomie, association des deux mots bibliothèque et économie n'est ni une science ni une technologie rigoureuse, mais une pratique d'organisation : l'art d'organiser une bibliothèque.
  • La documentation, quant à elle, fait référence à l'ensemble des techniques de traitement des documents de toutes sortes et sur tout support et des techniques de recherche d'information. Depuis les années 1930, on s'intéresse davantage aux usagers, à leurs besoins et à la façon dont ils recherchent de l'information.

Bibliothéconomie comme documentation sont des protosciences dans lesquelles on a puisé des éléments de connaissance pour construire la science de l'information mais ce ne sont pas des sciences à part entière. N'étant pas des branches de la connaissance, elles ne peuvent pas faire l'objet d'enseignements.

D'autre part, d'un point de vue social, la documentation est trop souvent perçue comme un service auxiliaire et le (la) professionnel(le) de la documentation encore trop souvent comme un(e) "sous-professionnel"  [2]. Ces perceptions dévalorisantes sont injustes. Je crois que l'on ne pourra changer les représentations qu'ont les gens des professeurs documentalistes que si la Science de I'information est reconnue comme une discipline scolaire à part entière.

Que l'on vous comprenne bien : les professeurs de SI auraient à enseigner la SI et n'assureraient pas la gestion du CDI. Ce que vous dites là implique donc que l'on recrute pour les CDI un ou plusieurs professionnels de l'information pour la gestion du CDI et un ou plusieurs professeurs de Science de l'information en fonction de l'importance des établissements scolaires. On est loin du recrutement actuel !!

Y.F. Le Coadic : Tout à fait, il s'agit bien pour moi, de deux corps différents.
Le professeur documentaliste aujourd'hui est à la fois un professeur avec un rôle pédagogique plus ou moins avoué et un professionnel de l'information qui gère un centre de ressources. On ne peut pas sérieusement enseigner la SI et maîtriser en même temps l'évolution d'une technologie déchaînée comme l'est la technologie de l'information et ses techniques: réseaux, normes de connexion, formatage de données, logiciels, ordinateurs et leurs périphériques, etc. Autant de techniques nécessaires à une bonne gestion d'un système d'information comme le CDI.

Et les compétences documentaires ? Faut-il envisager aussi deux types de professionnels de l'information : un professionnel du traitement de l'information, un professionnel des techniques électroniques.

Y.F. Le Coadic : Non je crois qu'il est facile d'être les deux à la fois puisque ce sont les deux volets de la discipline.
Notez que pour la physique ou la biologie, il y a des techniciens de laboratoires. Pour les CDI, il faut des techniciens du CDI, des professionnels avec des compétences documentaires, techniques et informatiques.
De nouveaux recrutements sont à envisager.

Peut-on maintenant préciser ce qu'il faudrait enseigner aux élèves ? Comment définir le corps des connaissances enseignables ?

Y.F. Le Coadic : Je voudrais insister sur le fait que l'activité informationnelle, c'est s'informer et c'est informer. Or je constate que dans de nombreux programmes de formation, l développe beaucoup le volet "s'informer" et assez peu le volet "informer". C'est le cas de sites comme Formist [3], Edudoc [4], Gremi [5].

Pour s'informer et informer, les élèves ont besoin d'acquérir deux ensembles des connaissances scientifiques et techniques:

  • Pour s'informer, les élèves ont besoin de connaissances scientifiques et techniques relatives à la recherche et à l'usage des savoirs produits par et pour les sciences et les techniques humaines et sociales, physiques et biologiques.
    Deux raisons parmi d'autres de la non-reconnaissance de cette démarche informationnelle :
    •  pour un professeur d'une autre discipline, le livre, le document, la bibliothèque, le CDI, ça ne s'apprend pas. C'est inné (voir le sketch de Dany BOON sur la lecture d'un livre). Les techniques électroniques leur paraissent toutefois un peu moins innées !
    •  À quoi bon d'ailleurs apprendre à s'informer : c'est lui qui donne toutes les informations, qui recommande le livre de cours.
  • Pour informer, les élèves ont besoin de connaissances scientifiques et techniques relatives à la construction et à la communication des savoirs produits par et pour les sciences et les techniques humaines et sociales, physiques et biologiques.
    Deux raisons parmi d'autres de la non-reconnaissance de cette démarche informationnelle :
    • On pense qu'elle fait partie de la méthodologie du travail scolaire (ou universitaire MTU)
    • On considère cet apprentissage au mieux comme du parascolaire : c'est l'exemple du journal de classe.

Il est vrai que former à la méthodologie de la recherche documentaire est l'objectif principal même si on propose à côté de la recherche en six étapes, jugée un peu trop linéaire, un autre modèle, celui prôné par Jean-François Rouet et André Tricot, davantage axé sur les apprentissages cognitifs. Le modèle qu'ils décrivent décline les trois activités cognitives qui permettent la recherche : évaluation, sélection, traitement.On privilégie aujourd'hui la démarche de résolution de problème. Précisons quels sont de votre point de vue les savoirs scientifiques et techniques à enseigner dans les lycées et collèges ?

Y.F. Le Coadic : Dans le numéro de Documentaliste - Sciences de l'information de mars 2000 [6],  j'ai fait une proposition assez détaillée d'un programme pour la classe de seconde.

En voici les grandes lignes :

1. des éléments de science de l'information

  • l'information dans la société hier, aujourd'hui et demain
  • étude de l'usage, de la production et de la communication de l'information

2. des éléments de technologie de l'information

  • les techniques traditionnelles, audiovisuelles et les techniques électroniques

3. des éléments de méthodologie de l'information

  • recherche, traitement, exploitation et évaluation de l'information

4. des exercices d'application aux différents types d'information en Littérature et civilisation françaises et étrangères, en Sciences de l'homme et de la société, en Sciences de la matière et de la vie, etc.

On peut définir un programme, envisager des progressions. C'est le contenu du deuxième chantier du manifeste : "Reconnaître qu'apprendre à s'informer et à informer est un apprentissage et qu'enseigner l'information est un métier".

Est-ce que cela signifie que soit inscrit à l'emploi du temps des élèves une ou plusieurs heures de cours de SI et que l'emploi du temps du professeur de SI soit ramené à 18 heures, comme celui des autres enseignants ?

Y.F. Le Coadic : Oui …

Vous pensez aussi possible de définir des contenus enseignables à des élèves de collège ?

Y.F. Le Coadic : Oui, travailler ainsi en priorité sur la découverte du besoin d'information. Apprendre à identifier son besoin d'information, c'est, pour l'élève, apprendre à formuler ce besoin, à le négocier et à le diagnostiquer. Il y a d'intéressantes démarches à approfondir sur le sujet.
Enseigner ensuite les premières connaissances techniques qui aideront l'élève à chasser (rechercher) et à capturer (trouver) l'information.

Beaucoup ont déjà réfléchi à des progressions. Je pense là (mais il y en a d'autres bien sûr) à l'équipe de Rouen qui a rédigé un ouvrage sur la maîtrise de l'information [7]. On peut tout à fait envisager effectivement des progressions dans les apprentissages et introduire un enseignement de la SI avec des contenus scientifiques et techniques tout au long de la scolarité de l'élève. C'est le contenu du sixième chantier : "ne pas confiner l'enseignement de l'information au collège et au lycée"

Comment voyez-vous l'articulation de l'apprentissage informationnel avec les savoirs disciplinaires ? Il s'agit du quatrième chantier.

Y.F. Le Coadic : Une bonne articulation doit faire en sorte que les enseignements se succèdent, s'enchaînent comme éléments distincts d'un tout, l'apprentissage informationnel théorique (1er semestre) précédant l'apprentissage informationnel disciplinaire (2e semestre) qui s'effectue alors en liaison, en collaboration avec la discipline concernée. De mon point de vue, dans cette configuration informationnelle bi-disciplinaire, l'apprentissage informationnel théorique doit toujours précéder tous les autres apprentissages informationnels disciplinaires.

Collaboration, échange mais pas sujétion, dépendance : actuellement la posture auxiliaire de l'enseignant documentaliste le rend sujet de l'enseignant d'une autre discipline (c'est la bonne ou le valet) et rend l'apprentissage informationnel dépendant des autres disciplines.

Que pensez-vous des nouveaux dispositifs mis en place par le Ministère, TPE, PPCP, itinéraires de découverte ? Et comment voyez-vous l'articulation entre le travail du professeur de SI avec ses collègues des autres disciplines ?

Y.F. Le Coadic : C'est très bien mais dans un deuxième temps. L'enseignement de l'information doit avoir été fait au préalable.

Abordons le septième chantier : "Remodeler la formation initiale et continue des professeurs d'information et de documentation ainsi que les concours de recrutement et concevoir un concours de recrutement de professeur agrégé d'information". Pouvez-vous préciser ?

Y.F. Le Coadic : La formation initiale à l'IUFM a été en partie remodelée à la suite des nouvelles épreuves du CAPES. C'est indiscutable, mais elle reste dans certains IUFM encore trop pratique et pas suffisamment théorique. Les apprentissages bibliothéconomiques y sont encore très développés au détriment des apprentissages scientifiques et techniques de l'information...
Ce qui est curieux c'est que depuis plusieurs années, bien avant 2001, date du nouveau CAPES, s'est développée une scolarisation "rampante" de l'information, faite trop souvent d'initiations, de sensibilisations, comme si les documentalistes assumaient mal cet enseignement. Mais ce que je remarque, c'est que dans ce qui s'appelle initiation, sensibilisation, il n'y a que des connaissances pratiques qui s'apparentent plus à des recettes (appelées méthodologies) qu'à des savoirs organisés.

Les tuteurs qui accueillent dans les CDI des PLC2 ont constaté des différences sensibles dans les connaissances acquises par les stagiaires lors de la première année de formation.

Y.F. Le Coadic : Les choses évoluent. Il y a aussi de plus en plus de formations universitaires : des modules de documentation dans les programmes des licences et maîtrises de Lettres, d'Histoire, etc… Se développent aussi les licences et maîtrises d'information documentation et d'information communication.
La création du nouveau CAPES va dans le sens de la reconnaissance d'une discipline scolaire et aujourd'hui les professeurs - documentalistes issus de ce concours vont être tout à fait capables d'enseigner la Science et la Technologie de l'information en collège et en lycée.
Pour la formation continue, il y a des propositions de stages de très bon niveau dans les plans de formation, académiques, nationaux, dans les universités d'été, sur l'impact de la technologie de l'information, sur la diversification de l'accès à l'information par exemple.
J'insisterai encore sur le fait que dans les médiathèques, les ressources (ouvrages, articles) sur la science de l'information et sur la science de la communication sont en nombre insuffisant. J'oserais même établir une relation entre l'importance de la formation théorique dispensée et la mise en évidence d'un rayon Science de l'information.

Nous n'avons pas parlé du troisième chantier.

Y.F. Le Coadic : Le troisième chantier "assumer la diversification des formes d'enseignement de l'information" souligne la nécessité d'un enseignement de masse et d'enseignants en masse. Il faut varier les temps d'enseignement, diversifier les formes d'évaluation, ne pas penser qu'en termes de cours et de copies. Ne plus rester dans le modèle dominant du cours magistral mais ne pas le rejeter non plus. Ce refus du cours est une excuse avancée par des documentalistes de CDI pour ne pas enseigner.
Il est intéressant pour la validation d'utiliser par exemple la technique du mémoire.

Vous êtes favorable à une agrégation bien sûr ?

Y.F. Le Coadic : Pour sourire un peu … il existe depuis peu une agrégation d'EPS et le directeur de cabinet de J.L. Mélenchon confirmait récemment au Snes la création de 2 agrégations dans les domaines des Sciences Médico-Sociales et de l'Hôtellerie. Alors pourquoi pas une agrégation de Science et de Technologie de l'information ?
Plus sérieusement, la science de l'information avec des contenus scientifiques, techniques et pédagogiques, des outils intellectuels et des compétences à acquérir réunit toutes les conditions pour avoir le statut de discipline scolaire, et je ne vois pas pourquoi il n'y aurait pas d'agrégation.

Pour conforter cet enseignement de l'information, il faudrait un espace d'échanges entre le secondaire et le supérieur. Comme les professeurs de mathématiques ont les IREM ou sur le modèle des philosophes qui défendent la création d'Instituts de recherche sur l'enseignement de la philosophie (IREPh) au moyen d'une association l'ACIREPh [8], pourquoi ne pas créer un Institut de recherche sur l'enseignement de l'information et de la documentation (IREID) qui permettrait de valoriser et d'approfondir les travaux nombreux, déjà engagés par les chercheurs en information, en documentation et en communication.

[1] : Sur le site du ministère de la recherche, consulter l'annuaire des écoles doctorales et de leurs DEA. Ouvre ce lien externe dans une nouvelle fenêtrehttp://appliweb.dgri.education.fr/annuaire/ed_ur.htm
[2] : "ni nonne, ni bonne" pour reprendre les slogans des infirmières, "ni vicaire, ni valet".
[3] : Formist est un site hébergé par l'ENSSIB et construit autour du thème de la formation à l'information ; il apprend à chercher l'information et à l'exploiter, à travers la consultation de cours, de fiches techniques… Il est gratuit et accessible à tous : étudiants, enseignants, formateurs, internautes...
[4] : Edudoc est une liste de discussion belge sur la formation des utilisateurs des bibliothèques et centres de documentation du primaire au supérieur. Cette liste est mise sur pied et gérée par le "Groupe Formation des Utilisateurs" des bibliothèques et centres de documentation de l'Association Belge de Documentation.
[5] : Gremi est un groupe de réflexion sur l'enseignement des méthodologies de l'information qui travaille depuis plusieurs années autour d'un travail d'évaluation des résultats d'enseignements documentaires assurés pour les étudiants de premier cycle à l'Université de Paris 8.
[6] : Vers une intégration de savoirs en Science de l'information dans le CAPES de documentation
Yves F. Le Coadic
Documentaliste - Sciences de l'information
Volume 37, Numéro 1, mars 2000, p. 28-35 : Accès au résumé
Ouvre ce lien externe dans une nouvelle fenêtrehttp://www.adbs.fr/site/publications/documentaliste/185_1.php : Accès au texte complet (fichier pdf)
Ouvre ce lien externe dans une nouvelle fenêtrehttp://www.adbs.fr/vers-une-integration-de-savoirs-en-science-de-l-information-dans-le-capes-de-documentation-13299.htm?RH=REVUE
[7] : Recherche documentaire et maîtrise de l'information. Formation des élèves par le professeur documentaliste de la sixième à la terminale/ groupe de réflexion des professeurs documentalistes. CRDP de Rouen, 2000. (Chemin faisant)
[8] : ACIREPh : Association pour la création d'instituts de recherche sur l'enseignement de la philosophie.