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Comment les gens se comportent-ils habituellement dans une bibliothèque numérique ? (p.9-10)

Le texte est traduit de JISC Google generation : Information behaviour of the researcher of the future que vous trouverez dans sa version originale : Ouvre ce lien externe dans une nouvelle fenêtrehttp://www.jisc.ac.uk/media/documents/programmes/
reppres/gg_final_keynote_11012008.pdf

© Centre for Information Behaviour and the Evaluation of Research (CIBER), UCL, 2008.

Le cadre 
     Quels sont les objectifs de cette étude ?
     Comment a été menée cette étude ?
     Qu’est-ce-que la génération Google ?
     Qu’est-ce que 'la transition numérique' et en quoi est-ce que cela affecte les bibliothèques ?
     Comment les gens se comportent-ils habituellement dans une bibliothèque numérique ?
La génération Google
     Que savons-nous du comportement informationnel des jeunes ?
     Comment les jeunes se comportent-ils actuellement dans une bibliothèque numérique ? 
     Le phénomène des réseaux sociaux : est-ce important ?
     'Génération Google' mythe ou réalité ?
     Que savons nous vraiment de la génération Google ?
     Où sont les écarts de compétences ?
Regards vers le futur
     A quoi pourrait ressembler l'environnement informationnel en 2017 ?
Défis
     Quelles sont les implications pour les 'experts de l'information' ?
     Quelles sont les implications pour les bibliothèques de recherche ?
     Quelles sont les implications pour les politiciens ?
     Des défis pour nous tous

  • Google+
  • Imprimer

(p.9)

Dans un monde d'information numérique caractérisé par l'inflation informationnelle, des outils d'accès faciles et simples à utiliser, il n'est pas étonnant que les bibliothécaires soient inquiets. Leur rôle traditionnel d'intermédiaires qui aidaient les utilisateurs à naviguer dans de grands systèmes bibliographiques complexes, est menacé par des services comme Google, qui semblent offrir un choix informationnel quasiment illimité et qui contournent la bibliothèque.

En fait, les bibliothèques numériques offrent à leurs utilisateurs une énorme quantité de contenu éditorial de qualité, mais souvent via des systèmes beaucoup moins intuitifs que le moteur de recherche omniprésent. C'est pourquoi les bibliothécaires ont besoin de mieux savoir comment les gens se comportent vraiment dans un contexte de bibliothèques numériques et comment ils utilisent leur coûteux contenu. Sans cela, il y a un danger réel que le bibliothécaire professionnel ne soit balayé par l'histoire, pas plus adapté au vingt et unième siècle que le ronéotypiste.

La popularité de la consultation de journaux électroniques sur portable est déjà considérable et cet usage se développe très rapidement au fur et à mesure que les éditeurs acceptent que leur contenu soit répertorié par Google et autres moteurs de recherche. Les plus grandes plateformes de journaux comme Synergy de Blackwell ou Science-direct d'Elsevier attirent des millions de connexions chaque mois.

La dernière étude [9] de CIBER semble indiquer que les e-books seront le prochain succès éditorial, même s'il est vraisemblable que la demande sera encore plus spectaculaire, parce que tout simplement liée à une énorme population étudiante, avide de contenus très condensés.

Tous les indices disponibles montrent que les gens se comportent de façons très différentes lorsqu'ils utilisent des ressources numériques. Nous le savons parce que leur comportement détaillé est enregistré dans les historiques de connexion des ordinateurs. CIBER a passé plus de cinq ans à étudier les traces numériques que des millions d'étudiants laissent derrière eux lors de leurs recherches dans les bases de données de journaux en ligne, dans des collections d'e-books, et dans les portails de recherche. Nos découvertes sont extrêmement pertinentes pour les bibliothécaires.

De façon générale, ce nouveau comportement de recherche d'information peut être qualifié d'horizontal, avec un fonctionnement par rebonds, vérifications et affichages. Les utilisateurs sont inconstants, versatiles, agissent au hasard, et il est évident que ces comportements sont de sérieux défis pour les fournisseurs d'information classiques, nourris au paradigme de l'imprimé et à de nombreux égards toujours lié à lui. Les bibliothèques doivent s'éloigner du comptage pur et dur de téléchargements équivoques et se tourner résolument vers le contrôle du véritable comportement de recherche d'information de leurs usagers.

(p.10)

Les grands principes du comportement de recherche [10] dans une bibliothèque numérique sont :

La recherche d'information horizontale

Activité de forme écrémage, au cours de laquelle les gens regardent juste une ou deux pages d'un site scientifique et soudain 's'échappent' pour ne probablement plus jamais revenir. Les chiffres sont significatifs : environ 60 pour cent d'utilisateurs de journaux en ligne ne regardent pas plus de trois pages et une majorité (jusqu'à 65 pour cent) ne revient jamais.

La navigation

Dans les bibliothèques virtuelles, les gens passent beaucoup de temps à simplement chercher leur chemin : en fait ils passent autant de temps à chercher qu'à réellement lire ce qu'ils ont trouvé.

Les lecteurs / viewers

Le temps moyen que les usagers passent sur des livres numériques et les sites de journaux en ligne sont très courts : typiquement quatre et huit minutes respectivement. Il est évident que les utilisateurs ne lisent pas en ligne au sens classique du terme, et de fait il y a des signes tangibles que de nouvelles formes de lecture émergent chez les utilisateurs qui naviguent horizontalement à travers les titres, les pages de contenu et les résumés à la recherche de réponses rapides. Il semble presque qu'ils vont en ligne pour éviter de lire au sens traditionnel du terme.

Le syndrome de l'écureuil

La communauté scientifique a un fort comportement instinctif de consommation et les recherches montrent que ses usagers collectent des contenus par téléchargements, surtout quand l'offre est gratuite. Malgré cela et les temps de connexion très courts que l'on peut attester, personne ne sait jusqu'à quel point ces téléchargements sont réellement lus.

La diversité des chercheurs d'information

L'analyse des logs révèle que le comportement de l'utilisateur est très varié : situation géographique, sexe, type d'université et statut sont tous de forts marqueurs des groupes. Il n'y a pas de modèle universel.

Vérification des chercheurs d'information

Les utilisateurs évaluent l'autorité et la pertinence de l'information par eux-mêmes en quelques secondes en piochant dans différents sites et en croisant les informations, tout en s'appuyant sur les grands noms commerciaux (par exemple Google)

Niveau de fiabilité : très élevé

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[1] Jason Frand. The information mindset : Changes in students and implications for higher education, EDUCAUSE Review, March/April 2006, p.15
[2] College Students'Perception of the Libraries and Information Resources: A Report to the OCLC Membership.Dublin, OH: OCLC 2006.
[3] CIBER Work Package IV passim
[4] CIBER Work Package V pp.58-71
[5] CIBER Work Package V pp.45-46
[6] CIBER Work Package IV pp.20-22
[7] CIBER Work Package IV p.21
[8] CIBER Work Package IV pp.3 et 8
[9] CIBER SuperBook project Ouvre ce lien externe dans une nouvelle fenêtrewww.ucl.ac.uk/slais/research/ciber/superbook/
[10] CIBER Work Package IV passim
[11] CIBER Work Package II pp.8-11
[12] Andrew Large, Children, Teenagers and the Web. Annual Review of Information Science and Technology, 39 (1), 2006, pp.347-392
[13] CIBER Case Study I: An Evaluation of BL Learning: a website for younger scholars. London: CIBER, 29 November 2007
[14] CIBER Case Study II: A User Evaluation of Intute. London: CIBER, 29 November 2007
[15] Diana Oblinger and Brian Hawkins, EDUCAUSE Review, March/April 2006, p. 12
[16] CIBER Work Package II, p. 7
[17] John Horrigan. A Typology of Information and Communication Technology Users. Washington, DC: Pew Internet and American Life Project, 7 may 2007
[18] Sharing, Privacy and Trust in Our Networked World: A Report to the OCLC Membership, Dublin, OH:OCLC, 2007
[19] Sarah Ann Long, Digital Natives: if you aren't one, get to know one, New Library World, 106 (1210/1211) 2005, pp.187-189
[20] Synovate. Leisure Time: Clean Living Youth Shun New Technology. Available online at Ouvre ce lien externe dans une nouvelle fenêtrehttp://www.synovate.com/news/article/2007/02/leisure-time-clean-living-youth-shun-new-technology.html [13 December 2007]
[21] Communications Market Report: Converging Communications Markets. Ofcom, August 2007
[22] Ibid.
[23] Ibid.
[24] Synovate. Leisure Time: Clean Living Youth Shun New Technology. Available online at www.synovate.com/current/news/article/2007/02 [13 December 2007]
[25] CIBER Work Package II, pp. 3-5
[26] Diana Oblinger and Brian Hawkins, EDUCAUSE Review, March/April 2006, p. 12
[27] CIBER Work Package II, pp. 8-10
[28] Andrew Large, Children, Teenagers and the Web. Annual Review of Information Science and Technology, 39 [1], 2006, pp.347-392
[29] Lucy Merchant and Mark Hepworth, Journal of Librarianship and Information Science 34(2) 2002, p.81
[30] See for example, Melissa Gross and Don Latham, Attaining information literacy: An investigation of the relationship between skill level, self-estimates of skill, and library anxiety. Library and Information Science Research 29(3) 2007, pp.332-353
[31] Bright Future for Organice Tvs. Scientific American, 5 October 2007, p.7
[32] Joan Lippincott, Net Generation students and libraries, EDUCAUSE Review, March/April 2006, p.57