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Ce dossier a été réalisé par le CRDP de Bordeaux pour Savoirs CDI.

À noter

Un nouvel élément dans ce dossier :

Produire, communiquer et partager sur internet

 

Définition

[Athina pour SavoirsCDI, 2011]
[Athina pour SavoirsCDI, 2011]

Un réseau social est « une communauté d'individus ou d'organisations en relation directe ou indirecte, rassemblée en fonction de centres d'intérêt communs, par exemple les goûts musicaux, les passions ou encore la vie professionnelle » (Journal du net). L’axe du réseau peut être un besoin commun identifié. Mais un réseau peut aussi être centré autour d’une personne ou d’un thème.
L’article d’Encyclopaedia Universalis « Réseaux sociaux, internet » donne les indications suivantes : “Danah Boyd et Nicole Ellison, définissent les sites de réseaux sociaux comme « des services Web qui permettent aux individus de construire un profil public ou semi-public dans le cadre d'un système délimité, d'articuler une liste d'autres utilisateurs avec lesquels ils partagent des relations et de voir et de croiser leurs listes de relations et celles faites par d'autres à travers la plate-forme ». La nouveauté apportée par ces sites de social networking tient donc à la mise en place progressive de la liste d'amis comme principal outil de navigation. [...] La réussite exceptionnelle de ces sites s'appuie sur une nouvelle forme de navigation qui, d'une part, prend acte des imperfections de la recherche par combinaison de critères des classiques moteurs de recherche, et, d'autre part, s'enracine dans une expérience d'usage beaucoup plus proche des attentes et des pratiques ordinaires des utilisateurs. Ainsi la découverte d'informations est-elle souvent plus pertinente lorsqu'elle emprunte les chemins frayés par le réseau des proches. Elle procède de l'exploration des traces d'activité des amis de ses amis.”
Le succès des réseaux sociaux serait donc lié, en partie du moins, au besoin d’accéder à des informations ou de construire ses connaissances à l’aide d’un balisage opéré des ‘amis’ ou des ‘amis des amis’, ce qu’une recherche par un moteur de recherches classique n’offre pas.
Par ailleurs, l’entrée dans un réseau social pour les adolescents est motivée par une volonté d’autonomie face aux parents et, parallèlement, par le désir de se rapprocher de leurs pairs, d’entretenir des relations : se faire voir, connaître et reconnaître.
Dans leur article ‘Facebook et alii...’ (Intercdi 227, septembre/octobre 2010, p74-76), Claudine Chassaniol et Gabriel Giacommotto, professeurs documentalistes, distinguent quatre catégories de réseaux : professionnels (linkedin, viadeo, …), de loisirs (Myspace, flickr,...), de microblogging (Twitter), multifonction (facebook). Les fonctions sont ainsi listées : phatique (maintenir un contact), informative, professionnelle (présenter son CV, ses travaux, …) et ludique (jeux, tests, quizz, recherche d’amis, ennemis, connaissances).

Typologie des réseaux sociaux et outils disponibles

[Voir le tableau]

Les dangers des réseaux sociaux et du Web en général

[Lire l'article]

Travailler autrement avec les élèves

Enseigner autrement : jusqu’où sommes-nous prêts à aller ? Nous vous proposons les éléments de réflexion suivants :

  • « [Les outils de réseaux sociaux] utilisés par les apprenants et par les enseignants ont pour conséquence une redéfinition des rôles. Les enseignants et les apprenants se retrouvent dans un rôle de producteurs de contenus. L'enseignant n'est plus la seule autorité à pouvoir publier, et il doit accepter que ce que les élèves publient ne corresponde pas à ce qu'il attendait » (Thibert, Rémi. Quelles pratiques collaboratives à l'heure des TIC ? Dossier d’actualité. Lyon : VST INRP [en ligne], n°43, mars 2009.  http://www.inrp.fr/vst/LettreVST/43-mars-2009.php).
  • « Un enseignant voulant que tout passe par lui va droit dans le mur, alors que [le web 2.0] offrent à l’apprenant de grandes possibilités d’apprentissages » (Atabekian, Caroline D’ ; Jouneau-Sion, Caroline. Le Web 2.0 et l’école : dossier. Cahiers pédagogiques, juin 2010, n°482, p.9-56.).
  • « L’enseignement privilégie l’acquisition de connaissances « savantes » alors que les réseaux sociaux sont plus adaptés à l’acquisition de compétences et la coconstruction des savoirs : “Pour Mejias, les TIC préparent les étudiants à participer à des réseaux où la connaissance est construite collectivement et est partagée. Le temps et l'espace scolaires sont éclatés, des communautés d'apprentissage se créent qui prennent vie en dehors du temps scolaire » (Thibert, Rémi. Quelles pratiques collaboratives à l'heure des TIC ? Dossier d’actualité. Lyon : VST INRP [en ligne], n°43, mars 2009. http://www.inrp.fr/vst/LettreVST/43-mars-2009.php)
  • « Le concept de réseau social [...] facilit[e] le partage, sans préjuger de la qualité des informations publiées. Futiles ou fondamentales, les contributions se côtoient et ce sont les usagers qui, par leurs lectures, commentaires, marquages et recommandations, participent au processus d’élaboration des documents [...] » (Thomas Poinsot. Les organisations découvrent le (réseau) social. In Documentaliste Sciences de l’information, septembre 2010, n°3)

Quels objectifs pédagogiques pour les professeurs documentalistes ?

“La méta-compétence de médiation est fondamentale : analyser les attentes des usagers, élèves et enseignants, et proposer des services en conséquence reste l’exigence, à condition de les faire coopérer. [...] Le professeur documentaliste aura intérêt à exploiter les apports du web 2.0 : connaître le fonctionnement des blogs, réseaux sociaux et pages personnalisées, outils de partage et de syndication, et agrégateurs. Se familiariser avec ces nouveaux outils et se placer au cœur des communautés où les élèves vont chercher leurs informations lui permettra de comprendre la modification qu’ils entraînent sur leurs attentes.”
Le développement du numérique : menace ou chance pour le métier de documentaliste ? 2è séminaire académique des professeurs documentalistes, à Saint-Denis de La Réunion, 3 décembre 2009. Intervention de Mireille Lamouroux (CRDP - Académie de Versailles), “Quelles compétences 2.0 pour le professeur documentaliste ?”
Il en découle une première remarque : nous ne pouvons pas ignorer le fonctionnement des réseaux sociaux et les ressorts de l’attrait qu’ils exercent sur nos élèves. Il ne s’agit évidemment pas de faire intrusion dans leur sphère privée, mais prendre conscience que le web 2 prend une place importante dans leurs stratégies d’accès à l’information.
Dans leur article intégré à ce que l’on nomme maintenant couramment par son acronyme PACIFI (Les activités informationnelles et documentaires : des pratiques primordiales au coeur des apprentissages. In Repères pour la mise en oeuvre du Parcours de formation à la culture de l’information. Eduscol, octobre 2010), Brigitte Simonnot et Nicole Boubée concluent leur propos ainsi : “Les occasions de mettre en oeuvre des projets contribuant aux apprentissages info-documentaires sont multiples. Les formations doivent mettre l’accent sur la manière dont, au-delà des procédures concrètes, on peut créer du sens à partir des informations trouvées. Les activités informationnelles doivent aussi être valorisées et faire l’objet d’un apprentissage progressif et récurrent. Elles se prêtent particulièrement bien au travail collaboratif qui stimule les débats, oblige à expliciter sa démarche et les raisons de ses choix. Au-delà des capacités, il s’agit de mettre en place des réflexes éthiques concernant les pratiques, de développer la curiosité et la créativité des élèves, qui sont déjà – et seront encore demain davantage – les acteurs du monde informationnel, chacun à leur niveau et dans leur champ spécifique.”
L’apport des réseaux sociaux, mais aussi les risques liés à leur usage, ne semblent pas pouvoir être exclus de nos pratiques pédagogiques.
Les réseaux sociaux permettent l’acquisition de compétences sociales et peuvent favoriser le travail collaboratif.
Le travail de recensement d’activités pédagogiques liées aux réseaux sociaux menées d’ores et déjà par des collègues (pas exclusivement documentalistes) nous amène à proposer une liste non exhaustive d’objectifs possibles :

Objectifs généraux

  • Adaptation au travail en équipe
  • Adopter une attitude responsable
  • Communiquer, échanger (exprimer son avis, consolider un document : foisonnement des idées et contexte d’intelligence collective ;créer des synergies entre les utilisateurs)
  • S'approprier un environnement informatique de travail
  • Favoriser l’interactivité dans un cours (twitter)
  • Favoriser la production d’écritQuels objectifs pédagogiques pour les professeurs documentalistes  : production d’écrit synthétique (règles de communication, de grammaire, de syntaxe et d’orthographe (twitter)
  • Former et inciter à la prise de notes
  • Construire d’un profil et rédiger un CV sur un réseau social professionnel (LP)

Objectifs documentaires

  • Vérification et validation d’une source sur Internet et le web 2 / éducation aux médias
  • Créer, produire, traiter, exploiter des données
  • Former à la situation de veille
  • Agréger les informations (liens vers des sites sur des thèmes abordés ou non en cours)
  • Organiser l’information (tags, …)
  • Rechercher sur un formulaire avancé (ex Twitter advanced search http://search.twitter.com/advanced)

Bien sûr, les activités en réseaux sociaux doivent, pour prendre sens, répondre à un certain nombre de contraintes

  • Identifier en quoi le travail en réseau apporte de la « valeur ajoutée », pour en asseoir sa légitimité
  • Définir clairement les objectifs du réseau et de chacun de ses membres
  • Sélectionner la plateforme sociale la plus pertinente et définir rigoureusement les paramètres
  • Organiser le suivi des travaux
  • S’accorder sur une charte d’utilisation (charte éditoriale, éthique, déontologique, règles de bonne conduite, condition d’adhésion, d’utilisation des données personnelles, des contenus produits par le groupe)

Exemples d’actions pédagogiques