Jojo la Mache est une très très vieille vache qui mâche depuis déjà bien longtemps. Une nuit, Jojo perd ses cornes-lunes ! La nuit suivante, ce sont ses taches-nuages qui disparaissent ! Oh non, notre Jojo est en train de s’envoler vers la voie lactée ! commente les événements en cours : « La nuit suivante, c’est sa queue qui a filé ; on a bien cherché, on ne l’a jamais retrouvée ». Sur la page de droite, Jojo la Mache s’abstrait dans l’espace de l’ illustration à la manière d’un tableau de Joan Miro comme « Personnages dans la nuit guidés par les traces phosphorescentes des escargots (1982) ». C’est selon cette configuration qu’Olivier Douzou, auteur et illustrateur de ce petit ouvrage, prend le parti de jouer avec la matière verbale et visuelle pour laisser appréhender esthétiquement la disparition, la mort. Avec Jojo la Mache, les éditions Rouergue, ont inauguré en 1994 leur département jeunesse dont le format carré est devenu la marque de fabrique des collections d’origine. En 1993 : apparaît Jojo, en 2013, Lola : existerait-il une permanence de la Mache ?
Mélanie Clausener